« Africanités », consacré à la lutte contre les mutilations sexuelles féminines


Afin de regarder l’Afrique autrement, TV5 Monde Plus a consacré un numéro du magazine « Africanités », à la lutte contre les mutilations sexuelles féminines : Africanités 26/09/2014

C’est l’occasion de (re)découvrir le GAMS et ses partenaires, notamment le Comité inter-Africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants, ou bien encore Equilibres et Populations.

Merci à Christian EBOULE, avec qui nous avons eu de nombreux échanges, afin de préparer cette émission.

« Nous, Noires et Françaises », un triptyque de Lorène DEBAISIEUX, au Cinéma


Triptyque Lorène DEBAISIEUX

« Nous, Noires et Françaises » est une série documentaire en trois volets, réalisée par Lorène DEBAISIEUX, qui sortira au Cinéma Saint André des Arts, à Paris, à partir 1er octobre 2014.

La Fédération nationale GAMS animera deux rencontres, après la projection du film « Noires Douleurs » :

– Le 5 octobre: Oumou Marguelish et Dominique Louboutin, sage-femme à l’hôpital Trousseau, GAMS

– Le 17 octobre : Isabelle Gillette-Faye, directrice du GAMS

Au plaisir de vous y retrouver !

La page Facebook de l’évènement :

http://goo.gl/FFdr9K

 

« Au nom de l’amour » – par Estelle BEAUVAIS


Pour mieux nous faire connaître et montrer l’importance de la cause que nous défendons, Estelle BEAUVAIS a mis tout son talent pour la réalisation d’un film intitulé « Au nom de l’amour »

Dans cette interview filmé de Christine BEYNIS, alors Présidente du GAMS, vous découvrirez : comment les militantes de l’association se mettent à nu pour protéger la génération suivante et tenter de guérir leurs propres maux, comme celles de leurs sœurs.

Toute l’équipe du GAMS est extrêmement reconnaissante de ce beau cadeau !ChristineBEYNIS

 

 

Les Migrant-e-s actrices/eurs de l’abandon de l’excision


Une personne de votre famille est concernée par l’excision ? Vous-même vous voulez en savoir plus ou vous engager auprès des associations ?
La mobilisation Excision, parlons-en, dont la Fédération nationale GAMS, co-fondatrice, et la Mairie de Montreuil, vous invitent le dimanche 12 octobre, de 13 h 30 à 18 h 30, dans la Salle des fêtes, de l’Hôtel de Ville de Montreuil. Mieux comprendre l’excision pour mieux s’engager… des conférences/sessions d’information, un forum pour rencontrer les associations,…

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« Excision, comment en parler aux jeunes filles ? » – SAFE/GAMS Bourgogne


Dans le cadre de la Journée internationale des droits des filles,

l’association SAFE/GAMS Bourgogne,

la mobilisation Excision, parlons-en !,

en collaboration avec le Conseil Régional de Bourgogne,

vous invitent à la Conférence

« Excision, comment en parler aux jeunes filles ? »

Le vendredi 10 octobre 2014, de 9 h 30 à 13 h 00

Salle des séances, Conseil régional de Bourgogne, 17 boulevard de la Trémouille, 21000 DIJON

Inscription obligatoire : alicemounoussamyparvedy@hotmail.fr

 

Photo : Tostan

ImageillustrationInvitGAMSBourgogne

De bonnes nouvelles de notre partenaire #EgalitéMaintenant #Kenya


Des milliers d’entre vous ont agi en faveur des filles qui fuient les mutilations génitales féminines et le mariage précoce au Kenya, et nous tenions  à vous informer des progrès accomplis !
Photo Ruth Njeng’ere

J’ai fui les MGF en 2006 et tout le monde dans le village, y compris les membres de ma famille, pensait que j’étais lâche […] Aujourd’hui, je suis revenue à la maison et j’ai démontré à la communauté que l’excision n’est pas nécessaire. J’ai terminé mes études secondaires et reçu une très bonne note. J’attends maintenant d’aller à l’université…
– Une fille abritée par Tasaru Rescue Centre

Au cours des derniers mois, la nouvelle Commission de lutte contre les MGF et le directeur des poursuites publiques  (DPP) de l’Unité de lutte contre les MGF ont redoublé d’efforts pour enquêter sur les affaires de MGF, faire appliquer la loi de 2011 et éduquer les communautés sur les méfaits des MGF et du mariage précoce (les MGF sont souvent effectuées en tant que précurseur au mariage précoce). L’Unité  a été déployée à travers le Kenya dans les zones à forte prévalence, et dès les  premières semaines plusieurs affaires impliquant des parents, des exciseuses et un chef qui avait omis de signaler la pratique ont été portées devant les tribunaux.

À l’échelle nationale, les législateurs kenyans ont réitéré que les contrevenants à la loi seront poursuivis, et les parlementaires se penchent sur une motion qui vise à augmenter les peines en cas de MGF et à réexaminer en détail les affaires de MGF existantes. Bien qu’il reste encore beaucoup de travail à effectuer, ces développements démontrent que nos initiatives conjuguées portent leurs fruits. Au nom d’Egalité Maintenant et de nos partenaires kenyans, Tasaru Ntomonok Initiative et Women Rights Institute for Peace, merci de votre soutien ! Nous continuerons à vous informer au fur et à mesure que la campagne progresse.

Pour en savoir plus sur la campagne et la partager, consultez www.equalitynow.org/fr/take_action/agissez_action521

Des femmes Masaï mettent fin aux rites d’excisions traditionnels


Une cérémonie de deux jours marque la fin d’un rite incluant des mutilations génitales pour 52 jeunes filles Masaï. Les Masaï, une des plus anciennes tribus africaines, ont changé le destin de 52 fillettes en instaurant un «rite de passage alternatif» – pratiqué sans rituel d’excision – lors d’une cérémonie traditionnelle de deux jours au Kenya.

Les hommes et femmes Masaï qui ont accepté cette nouvelle cérémonie ont fait un grand pas en avant en termes de santé et d’éducation au sein de leur culture. Cette annonce a entrainé une foule de réactions positives dans le monde entier. Trois femmes MasaÏ ont été sélectionnées par l’école African Schools of Kenya ASK pour parler aux jeunes filles des questions concernant les droits fondamentaux de l’homme et des raisons pour lesquelles il est important d’utiliser des moyens de contraception. Des repas ont été préparés et donnés aux jeunes filles qui sont restées toute la nuit dans la salle de classe.

«Il n’y avait aucun tabou dans les informations délivrées aux 52 jeunes filles qui attendaient  le premier rite de Passage alternatif sans excision», a déclaré Teri Gabrielsen, le fondateur de l’ASK, qui finance des cours d’éducation en Afrique.

Les 52 fillettes, y compris les propres filles du chef, ont paradé dans leur village tôt le matin du 13 octobre, portant leur couronne et robes noires traditionnelles, et marchant lentement vers la salle de l’école pour entamer la première journée de la cérémonie de passage alternative (ARP).

Une reconnaissance spéciale a été attribuée aux quatre «exciseuses»: chacune a reçu une chèvre en récompense de leur volonté de participer à la cérémonie et  de soutenir la « non-excision » des jeunes filles.

Le deuxième jour, les mères ont aidé leurs filles à s’habiller avec leurs vêtements traditionnels de cérémonie et leurs couronnes. Les deux jours de cérémonie se sont achevés par une danse cérémoniale, ainsi qu’un festin, et la remise de leur certificat assurant leur entrée dans l’âge adulte sans excision.

L’excision, ou mutilation génitale féminine (FMG), est illégale et punie par la loi au Kenya. Mais cet acte est encore pratiqué dans plusieurs pays du monde. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, beaucoup de régions africaines et certains pays asiatiques et du Moyen Orient  pratiquent encore largement ce rituel.

Dans la tradition, les jeunes femmes qui n’avaient pas été excisé étaient rejetées par les leurs. Les femmes qui avaient, quant à elle, accepté cet acte illégal, étaient considérées comme des membres acceptables dans la tribu et prêtes au mariage.

Traditionnellement, les outils utilisés lors de ces cérémonies sont en métal. Il s’agit de couteaux et autres instruments rudimentaires.  La procédure n’est généralement pas effectuée par des professionnels du milieu médical et entraine le plus souvent des complications et l’excision pèse non seulement sérieusement sur les femmes mais aussi sur les services de santé du pays.

La peine physique résultant de cette pratique a un impact psychologique non négligeable sur ces jeunes filles, qui se tournent vers les adultes  afin de trouver des solutions. Cette année, les femmes Masaï les plus éduquées  souhaitent endiguer le risque de dommages physiologiques et psychologiques associés à l’excision en participant à la première ARP de l’histoire.

Les dommages psychologiques de l’excision

Tonte Ikoluba est la descendante d’une famille tribale qui pratiquait une ancienne coutume d’excision au Niger. Issue de la tribu «ljaw», et elle est aujourd’hui assistante sociale à New York. Ikoluba a participé avec inquiétude aux rites de passage à l’âge de 13 ans.

«J’avais 13 ans quand j’ai été excisée. Mes parents et ma grand-mère étaient avec moi et m’avaient préparés pour la cérémonie», a raconté Ikoluba.

«Je savais que cela devait se passer, mais j’avais très peur car certaines personnes mouraient ou devenaient très malades après la cérémonie. Ma famille m’avait dit que je ne serai pas une vraie femme tant que ma «partie masculine» n’avait pas été coupée».

«Certaines personnes se sont enfuies et j’aurai aimé fuir également, mais ma mère m’a demandé de ne pas être effrayée. Elle m’a dit qu’elle tiendrait ma main et que tout irait bien».

Ikoluba a décrit son expérience de l’excision: alors qu’on la pratiquait sur elle, elle a eu l’impression qu’elle allait mourir. Elle a également décrit les complications qui ont suivi cet acte.

«C’était très douloureux d’uriner après l’excision. J’ai eu plusieurs infections, de la fièvre et je cauchemardais souvent. Plus tard, j’ai découvert que beaucoup de jeunes filles ne voulaient pas s’y prêter et finalement finissaient par l’accepter» a déclaré Ikoluba. «Je me suis sentié piégée. On m’avait dit que je deviendrai une vraie femme après la cérémonie mais en fait, c’est tout le contraire. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir perdu quelque chose d’important: ma féminité».

Selon H.Scott, une infirmière de l’unité de maternité à New York «l’excision est une horreur et plus on informera les gens sur ce rituel, mieux ce sera. J’ai eu beaucoup de patientes qui ont enduré ces atrocités et elles ont d’autant plus souffert lors de leur accouchement car leur tissu cicatriciel se déchirait. Certains ont dû subir une césarienne… cela m’a donné envie de pleurer».

Alors que la souffrance de ces jeunes femmes continue de surgir dans certaines cultures à travers le monde, les études et l’opinion publique continuent de ne trouver aucune raison valable à l’excision, considérant qu’il s’agit d’un acte de violence envers les femmes.

Selon le site internet de l’OMS, il est estimé entre 100 et 140 millions le nombre de femmes et de fillettes sujettes à une forme ou une autre d’excision.

Ikoluba participe bénévolement à la campagne contre les mutilations génitales des femmes (CAGeM) à New York. L’Etat de New York recense la deuxième plus grande population de victimes d’excision, avec la Californie, selon le site internet de la CAGeM.

«Les mutilations féminines sont contraires à la loi, mais les gens en meurent toujours aujourd’hui» a déclaré Ikoluba. «Juste avant cette année, une fillette est décédée suite à des saignements et sa sœur a couru hors du village pour venir se réfugier à la CAGeM car elle était la suivante sur la liste. Ils ignorent juste la loi. Personne ne va en prison, personne n’est arrêté.»

L’espoir d’un meilleur futur

«J’ai récemment assisté à une conférence organisée par la CAGeM à New York. Je les ai entendus parler de chirurgie gratuite et de services hospitaliers pour les victimes de l’excision. J’ai fait quelques recherches de mon côté et j’ai découvert que je pourrai retrouver mon amour-propre et réduire ma peine en ayant recours à la chirurgie. Avant cela, je ne savais pas que je pourrai redevenir moi-même. Je sais que je ne serai jamais complète à 100%, mais je veux l’être le plus possible.»

Ikoluba a demandé à être inscrite sur la liste d’attente pour l’opération. Elle a entreprit des collectes de fonds avec l’organisation «Restoring the Rose Walkathon» à New York et a été finalement inscrite sur la liste d’attente en décembre.

Les filles issues des pays pratiquant encore l’excision qui viennent s’installer aux Etats-Unis deviennent des citoyennes américaines et subissent parfois la pression de leur famille pour effectuer ce rite de passage traditionnel.

Une étude réalisée au Royaume-Uni  dessine la cartographie de la situation concernant l’excision dans 27 pays de l’Union européenne et en Croatie. Selon le site web de l’Institut européen pour l’égalité entre les sexes (EIGE), l’étude a été lancée cette année à la demande du commissaire européen Viviane Reding.

Les victoires de ces jeunes Masaï peuvent délivrer un message aux familles qui feront le poids face aux anciennes traditions et entraineront un changement dans la pratique de leurs propres cérémonies de passage rituels.

Gabrielsen, de l’ASK; James Ole Kamente, ancien Masaï et directeur de l’ASK; l’organisation les Voix de l’Espoir, et une infirmière de l’hôpital Kenyan Loitokitok, ont tous participé à une cérémonie d’ARP, et ont conduit à amorcer un changement dans la pratique actuelle de l’excision et pour l’éradication de cet acte.

Écrit par Denise Darcel, Epoch Times
http://www.epochtimes.fr

Source : http://www.radio-kankan.com/Nouvelles-Radio-KanKan.161.0.html?&cHash=335efd7786&tx_ttnews%5Btt_news%5D=14366

 

Une soixantaine d’enfants mutileés ont été découvertes en Suède


Source : http://www.nt.se/nyheter/norrkoping/allt-fler-konsstympade-flickor-upptacks-9908656.aspx

Auteure AnnicaHesser

Traduit à partir de Google Traduction

NORRKÖPING – Jusqu’à présent, quelque 60 filles excisées ont été découvertes à Norrköping. La moitié d’entre elles étaient dans la même classe.
C’est à la mi-Juin. Les élèves de l’école élémentaire sont allées en vacances d’été. L’été est un moment où de nombreuses filles sont à risque d’être soumis à cette pratique. En Suède, c’est un crime grave.

Nous avons une routine de toujours informer les parents, quand nous savons ou soupçonnons qu’ils vont aller dans leurs pays d’origine. Ils risquent la prison s’ils reviennent et que les enfants ont subi des mutilations génitales, dit Petra Blom Andersson, coordinateur de la santé des élèves à Norrköping.

NT a dans une série d’articles mis en évidence que le problème a été caché.

Mais la série NT et la formation municipale ont fait une différence. Depuis Mars, quelque 60 filles à Norrköping ont été détectées et maintenant, elles ont obtenu de l’aide pour des soins de santé.

Dans une classe de 30 filles, toutes avaient subi des mutilations génitales féminines. 28 d’entre elles avaient été victimes de la forme la plus extrême, lorsque le clitoris, les petites lèvres et les grandes lèvres sont coupées et  sont ensuite cousues ensemble pour que seulement une petite ouverture demeure. Les filles ont été renvoyées au Service de santé de la jeunesse, ou à la clinique des femmes, pour les plus âgées.

– Une jeune fille avait une telle douleur menstruelle grave qu’elle a dû être transporté de l’école en ambulance à la Clinique des femmes, explique Petra Blom Andersson.

Les filles qui ont des symptômes graves sont les plus faciles à détecter. Maux de tête récurrents et graves crampes menstruelles sont des signaux importants. Beaucoup de victimes évitent de boire pour éviter le besoin d’aller uriner. La vidange de la vessie peut être très douloureuse et prendre plusieurs heures.

Tous les cas ont été découverts par les services de santé scolaire. Petra Blom Andersson considère comme la preuve que l’éducation que toutes les infirmières scolaires, les conseillers et les médecins scolaires ont eu, entre autres choses, permis de reconnaître les symptômes. Cela a été un investissement réussi.

Quand il s’agit de l’école secondaire, nous sommes confrontés à un autre problème. Il y a des filles qui sont sur le point de se marier. Une fille qui était âgée de 18 ans a demandé pourquoi elle devrait réparer quelque chose qu’elle a enduré depuis qu’elle avait six ans. Le risque était grand pour elle, sinon elle ne pouvait pas se marier. C’est alors une question d’honneur.

Un autre défi à atteindre sont les jeunes filles qui n’ont pas de problèmes importants.

Le succès de Norrköping devient célèbre dans le pays. Petra Blom Andersson reçoit constamment des appels d’autres municipalités qui souhaitent obtenir des conseils et de l’orientation. Et le réseau de Norrköping est en croissance constante. Lors des dernières semaines, les services sociaux dans Navestad ont alloué un travailleur social travaillant exclusivement avec des cas de mutilation, pour un temps donné.

Nous pensons qu’il est important que nous sachions quoi et comment faire dans différentes situations, pour le bien-être de ces enfants, dit Thomas Leo, directeur des opérations.

Dans les cas où les parents sont opposés à des soins de santé, les services sociaux peuvent prendre soin de l’enfant. Et dans les cas où il existe un risque pour les jeunes frères et sœurs, les services sociaux suivent attentivement la famille.

Ndlr : Aucune information à ce jour, sur les éventuelles poursuites criminelles, à l’encontre des parents. Ni sur la nécessité d’une campagne nationale de lutte contre les mutilations sexuelles féminines, en Suède. Le seul point positif est que cela démontre bien le rôle essentiel que peut et doit jouer la médecine scolaire.

Asile et excision : les défis de la protection


Excision, parlons-en ! a organisé avec France Terre d’Asilela Fédération nationale GAMSl’OFPRA, l’Université Panthéon-Assas Paris II et l’UNHCR, une matinée de travail sur le thème « Asile et excision : les défis de la protection ». La rencontre a rassemblé, le 8 avril dernier, 200 participantes et participants (avocats, intervenant-e-s dans les CADA, assistantes sociales…) venus écouter des actrices et des acteurs de l’OFPRA, de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), du HCR, de France Terre d’Asile ainsi que des juristes et médecins.

Pour télécharger « Les actes de notre conférence du 8 avril dernier « Asile et excision : les défis de la protection »

Téléchargez-les en un clic ici:

Cliquer pour accéder à Compte-rendu-Asile-et-excision-8-avril-2014-1.pdf

CACHEZ CE CLITORIS QUE JE NE SAURAIS VOIR!


De l’Antiquité au XXe siècle, un ouvrage revient sur des siècles de divagations et de légendes sur l’organe du plaisir féminin.


Qui l’eut cru? Alors que la science avance à grands pas, il y a des terrains où elle ne s’aventure pas. Un tabou persiste de nos jours sur le sexe féminin. Et il n’y a pas que la recherche qui le boude: ses représentations dans l’art comme ailleurs sont rares, et cela dure depuis l’Antiquité. «Regardez les statues de femmes romaines, elles n’ont… rien», s’exclame le sexologue français Jean-Claude Piquard, qui s’est sérieusement penché sur la question. Nous l’avons rencontré à Montpellier, ville française où il tient une consultation. S’étonnant d’entendre peu parler de clitoris durant ses études de sexologie, il découvre que dans les congrès de la branche qu’il fréquente, c’est kif-kif, il n’y en a que pour le pénis, et les rapports hétéro.

Après avoir épluché des livres de médecine des siècles passés, il a la surprise de constater que le clitoris était mieux connu au XVIIe qu’au milieu du XXe siècle. Le savoir sur le sujet a donc reculé, un comble! «C’est seulement dans les années 2000 (!) qu’on redécouvre l’anatomie du clitoris, avec ses deux grands piliers sous les petites lèvres, et les bulbes vestibulaires qui entourent l’entrée du vagin. Certaines connaissances ont été volontairement occultées. On peut dès lors parler d’obscurantisme», insiste-t-il. Il résume ses recherches dans La fabuleuse histoire du clitoris, un livre bien documenté paru chez l’éditeur gay-friendly H&O.

MÉPRIS DE L’OUTIL

De quand date ce mépris scientifique pour le clitoris? «Lorsqu’il a été reconnu comme n’ayant aucun rôle dans la procréation, il est descendu aux enfers!» Avant, les savants pensaient que l’orgasme féminin était indispensable pour engendrer un bébé, car les semences masculines et féminines devaient se mêler… Malheureusement pour les femmes, lorsque cette théorie que l’on doit à Hippocrate est abandonnée au XIXe, leur clitoris n’intéresse plus personne. Les religieux (en particulier les protestants) prônent dès lors un seul acte: la pénétration, dans un désir nataliste.`

Selon Piquard, la période noire du plaisir féminin reste plus proche de nous: ce sont les années 60. «La sexualité s’est effondrée sur la seule pénétration. Il n’y avait plus de caresses!» Les relents de cette époque influencent encore la société d’aujourd’hui – même si les pratiques sexuelles évoluent heureusement plus rapidement que la science. Au cinéma, les préliminaires sont très rarement évoqués par exemple! Dans le livre, une étude menée dans une école secondaire française révèle que… la moitié des jeunes filles de 13 ans interrogées affirment ne pas avoir de clitoris! Taboue, même l’existence de cet organe leur est dissimulée, selon l’auteur.

Et scientifiquement, y-a-t-il encore des choses à découvrir sur l’organe à orgasmes des femmes? «Oui, car on ne sait presque rien sur lui! Il y a aussi beaucoup de choses cachées derrière des positions plus idéologiques que scientifiques», affirme Jean-Claude Piquard. «La théorie de l’orgasme vaginal de Freud en est un exemple. Elle n’est basée sur aucune preuve, mais reste régulièrement citée!» Le sexologue précise que l’orgasme féminin est probablement essentiellement clitoridien, car il est impossible que la pénétration stimule les corps internes du clitoris, qui ne sont pas innervés… Or la vieille théorie de Freud a le bon goût de redonner une position prestigieuse à l’homme, qui donne du plaisir avec son sexe. Les mystères du plaisir féminin ne sont pas près d’être percés!


http://www.piquard.eu/fabuleuse%20histoire%20du%20clitoris.htm

Source: http://360.ch/blog/magazine/2014/04/cachez-ce-clitoris-que-je-ne-saurais-voir/

Et toujours: Point G . Odile Buisson, gynécologue, a réalisé des échographies du coït, révélant les transformations du clitoris. http://www.liberation.fr/vous/2011/02/18/la-jouissance-des-femmes-fait-peur_715735

Via Les Désobéissant-e-s Association féministe, mixte et laïque, en lutte pour l’égalité Femmes/Hommes et pour la diffusion des études sur le genre
Site: http://www.lesdesobeissantes.org
https://www.facebook.com/pages/Les-Désobéissant-e-s/327652081829?fref=ts

Le Défenseur des droits veut donner aux praticiens les moyens d’agir contre l’excision et le mariage forcé


Le 07/03/2014

Averti de la situation préoccupante de plusieurs jeunes filles venues se faire vacciner, le Défenseur des droits se mobilise pour une meilleure information des praticiens.

 

Au cours des derniers mois, plusieurs professionnels exerçant en centre de vaccinations internationales ont exprimé leurs craintes vis-à-vis de la situation de plusieurs jeunes filles. En effet, souvent accompagnées par leurs parents avant un départ dans le pays d’origine de ces derniers, ces jeunes filles pourraient être victimes, selon les praticiens, d’excisions et/ou de mariages forcés.

Pour leur permettre de reconnaître le risque et de réagir de manière adaptée, le Défenseur des droits, le Conseil général de Paris, la Société de médecine des voyages ainsi que les principaux centres de vaccinations internationales de Paris et de la région parisienne, travaillent de concert pour mettre au point un protocole à appliquer par les soignants.

Suite à une première rencontre qui s’est déroulée au mois de janvier 2014 à l’Institut Pasteur, le Défenseur des droits œuvre à l’élaboration d’un document concis et pratique qui précise la conduite à tenir en cas de doute et les autorités à avertir si ces doutes se confirment. Le document devrait être diffusé sur l’ensemble du territoire national.

Télécharger le guide complet du ministère de la Santé « Le praticien face aux mutilations sexuelles féminines » (115 pages)

Télécharger la brochure de synthèse du ministère de la Santé « Le praticien face aux mutilations sexuelles féminines »

 

Source : http://www.defenseurdesdroits.fr/connaitre-son-action/la-sante-et-la-securite-des-soins/actualites/le-defenseur-des-droits-veut

Journée Internationale de Lutte contre les Mutilations Sexuelles Féminines


A l’occasion de la Journée Internationale Tolérance 0 aux Mutilations Sexuelles Féminines, trois associations, la Fédération nationale GAMS, Espoirs et Combats de Femmes et Osez le Féminisme vous invitent à venir débattre et échanger autour du thème de « La vie après l’excision », suivi d’un concert d’un jeune artiste engagé.

L’entrée est libre.

Nous vous attendons nombreuses et nombreux, à la Salle des Fêtes de la Mairie du 20ème, le samedi 8 février, à 14 h 00. Ci-dessous, le programme et les informations pratiques… A diffuser largement ! Merci. :

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2 décembre 2013 – Colloque du GAMS et ses partenaires – Le continuum des violences faites aux femmes : réflexions et actions. Eléments de réponses institutionnelles et de la société civile.


Le GAMS, ses partenaires institutionnels : la Ville de Paris , la Mairie du 9ème, , la Direction de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité (DAAEN – Ex DAIC) de la Direction générale des étrangers en France (DGEF) du Ministère de l’Intérieur, comme associatifs : l’ADFEM,  l’ASFAD, le Collectif féministe contre le viol,  Eller, Excision parlons-en, la Fédération nationale Solidarité Femmes, le Réseau Agir avec elles et Voix de Femmes ont le plaisir de vous convier au colloque inter-partenarial et interdisciplinaire :

Le continuum des violences faites aux femmes : réflexions et actions.

Eléments de réponses institutionnelles et de la société civile.

Lundi 2 décembre 2013 de 9h00 à 17h30

Mairie du 9ème arrondissement – Salle Rossini – 6, rue Drouot, 75009 PARIS

M° Richelieu-Drouot, Lignes de métro 8 & 9 – Bus 67, 74, 85 – Station Vélib’N°9013

Sur tous les continents, depuis la nuit des temps, les femmes peuvent être et/ou sont victimes de violences basées uniquement sur leur appartenance au sexe féminin. Ces violences n’épargnent aucune catégorie socioprofessionnelle ; elles peuvent intervenir à différents âges de la vie ; elles sont protéiformes et sont qualifiées de violences patriarcales, de crimes (parfois) par le droit pénal, et elles ne connaissent pas de frontières…. Ce colloque a pour objectif de susciter les réflexions et de promouvoir les échanges autour de cette question, afin d’encourager le développement de dispositifs adaptés, plus particulièrement en direction des femmes migrantes et des héritières des immigrations. En effet, ces dernières sont susceptibles d’être exposées exactement aux mêmes violences physiques, psychiques/morales, sexuelles, etc. que l’ensemble des femmes demeurant  en Europe, mais aussi à des violences spécifiques, comme les mutilations sexuelles féminines, ou bien encore les mariages forcés.

Journée gratuite, sur inscription obligatoire, dans la limite des places disponibles.


Réservez votre place dés maintenant !

Inscription :  continuumviolences2013@gmail.com

Informations : www.federationgams.org

 

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Déroulé prévisionnel du Colloque  :

Introduction : mots de bienvenue, diagnostic et données de cadrage

Interventions et échanges autour de 4 tables rondes

  • Droits des femmes migrantes et demandeuses d’asile
  • Les violences intrafamiliales, dites conjugales
  • Les mariages forcés et  les violences sexuelles (viols, agressions sexuelles, inceste)
  • Les mutilations sexuelles féminines, en particulier l’excision

Clôture

Programme détaillé :

9 h 00 – 9 h20Accueil – avec Documentations des Partenaires

9 h 20 – 9 h 30Mots de bienvenueMr Jacques BRAVO, Mairie du 9ème

9 h 30 – 9 h 40   Introduction – Mme Christine BEYNIS, Présidente du GAMS

 

9 h 40 – 9 h 50 – Politique de la Ville de Paris, contre le continuum des violences faites aux femmes, par Mme Fatima LALEM, Adjointe au Maire de Paris, en charge de l’Egalité Femmes-Hommes

 

9 h 50 – 10 h 00 – Politique de l’Etat, contre le continuum des violences faites aux femmes, en particulier, migrantes, Mme Muriel N’GUYEN (sous réserve), Directrice de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité (DAAEN – Ex DAIC) de la Direction générale des étrangers en France (DGEF) du Ministère de l’Intérieur


 

10 h 00 – 11 h 00 Table-ronde N° 1 : Le continuum des violences :  Femmes Migrantes et Exilées, victimes des violences basées sur le genre

Grand Témoin : Mme Khady DIALLO, formatrice au GAMS

 

–    Droits des femmes migrantes, Anne-Lorraine  BARNIER, Femmes de la Terre, membre de l’ADFEM (Actions et Droits des Femmes Migrantes et Exilées)

 

–     Droits des femmes Exilées, Claudie LESSELIER du RAJFIRE (Réseau pour l’Autonomie des Femmes Immigrées et Réfugiées), membre de l’ADFEM (Actions et Droits des Femmes Migrantes et Exilées)

 

10 h 45 – 11 h 00 Discussion & échanges avec la salle

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11 h 00 – 11 h 15 – Pause

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11 h 15 – 12 h 30 Table-ronde N° 2 : Le continuum des violences :Les violences intrafamiliales, dites conjugales

 

Grand Témoin : Coumba TOURE, Vice-Présidente du GAMS National.

 

  • Accompagnement, mères et/ou enfants, Julie RICHARD, Educatrice Spécialisée, Solidarité Femmes 45, Besançon

 

  • Le déroulement d’une permanence d’accueil : écoute, information, orientation, accompagnement, Carole KERUZORE, Directrice Libres Terres des Femmes, Paris 19ème

 

  • Le 39-19, de Violences Conjugales Info à Violences Femmes Info, par Christine CLAMENS, Directrice de la Fédération nationale Solidarité Femmes

 

12 h 05 – 12 h 30 Discussion & échanges avec la salle

 

 

12 h 30 – 14 h 00 Déjeuner Libre

 

14 h 00 – 15 h 30 Table-ronde N° 3 : Le continuum des violences : Les mariages forcés et les violences sexuelles

Grand témoin : Mme Nafissatou FALL, Directrice GAMS Haute-Normandie.

 

Les violences sexuelles (viols, agressions sexuelles, inceste), par Marie-France CASALIS, Collectif féministe contre le viol, N° Viols Femmes Informations 0800 05 95 95

 

Les mariages forcés : les réponses associatives. Trois partenaires à connaître du Réseau Agir Avec Elles

–       ASFAD (Association de Solidarité aux Femmes Algériennes Démocrates), par Fadila BENT ABDESSELAM, Directrice et Présidente du Réseau Agir avec Elles

 

–       ELLER, par Zeliha ALKIS, Directrice

 

–       Voix de Femmes, par Christine Sarah JAMA, Directrice

 

15 h 05 – 15 h 30 Discussion & échanges avec la salle

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15 h 30 – 15 h 45 – Pause

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15 h 45 – 17 h 00 Table-ronde N° 5 : Continnum des violences faites aux femmes – Les Mutilations Sexuelles Féminines

Grand témoin : Mme Khady KOÏTA, Formatrice GAMS/RIFEN Nord-Pas-de-Calais, Accueillante et Formatrice au GAMS National.

–       L’histoire de la Résolution de l’ONU et ses développements en 2014/2015

 

Deux outils numériques innovants           :

–       Excision parlons-en, par Louis GUINAMARD, Coordinateur

 

–       La Fédération nationale Solidarité Femmes et les autres violences, par Laurent LEMAITRE, Documentation/communication/webmaster

16 h 30 – 16 h 45 – Discussion & échanges

 

Conclusions

Mme Eliane AÏSSI, Présidente de la RIFEN (Rencontres Internationales des Femmes Noires)/GAMS Nord Pas de Calais.

 

17 h 00 – Clôture des travaux

 

 

Dans le secret du Khatana ou la fin d’une mutilation au Kurdistan Irakien


Dans le secret du Khatana (1) ou la fin d’une mutilation au Kurdistan

Le Kurdistan, c’est l’une des rares success story de l’Irak : autonome vis-à-vis de Bagdad depuis 1991, cette région bénéficie depuis peu du boom pétrolier qui attire les investissements étrangers, une situation inédite dans le pays.

Dernièrement, le Kurdistan irakien s’est penché sur la question du respect des droits de l’homme. Voilà deux ans maintenant que les Mutilations Génitales Féminines (MGF) ont été interdites avec l’introduction d’une loi globale visant à améliorer le droits des femmes et depuis, le nombre de MGF a baissé de façon drastique.

Mais comment cela a-t-il été rendu possible ? Le Kurdistan fait plutôt figure d’exception. En effet, le nombre de MGF est encore très élevé dans beaucoup d’autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique. Selon l’UNICEF, les pays où la pratique des MGF est la plus répandue sont la Somalie et la Guinée. L’Égypte, quant à elle, compte parmi les cinq premiers pays de la liste. Cependant, toujours d’après l’UNICEF, cette pratique est « presque inexistante » dans le reste de l’Irak.

Dans un reportage spécial de la BBC, j’ai pu en connaître davantage sur la campagne d’éducation menée sur le terrain qui a conduit à l’interdiction de cette pratique. J’ai donc voulu savoir si les mesures mises en œuvre pour faire appliquer cette loi étaient suffisantes pour en finir ainsi avec les MGF au Kurdistan.

Le petit village de Toutkhal, situé dans une zone reculée et montagneuse du Kurdistan irakien, fut l’une des étapes de mon voyage. De prime abord, la vie semble ne pas avoir été touchée par la modernité. Des petites maisons en torchis, des animaux de la ferme et des habitants vivant de la terre : il est difficile, avec ce cadre, d’imaginer comment ce village pourrait faire l’actualité. Pourtant, ce village a connu de profonds changements. Toutkhal fait partie des quelques villages du Kurdistan irakien ayant banni la pratique de la mutilation génitale féminine dès son interdiction en 2011.

Le maire du village, Sarhad Wahab, était fier de m’annoncer que seulement quelques mois après avoir mis en application l’interdiction, le gouvernement a commencé à s’intéresser à Toutkhal, en fournissant au village une nouvelle école et l’accès à l’électricité. Mais il m’a tout de même précisé que ce ne fut pas la raison qui a motivé l’application de l’interdiction : « Nous pensons que notre corps nous appartient et le fait d’en exciser une partie constitue un acte de violence. Nous sommes très fiers d’être les premiers à initier cette campagne. Nous avons interdit les MGF car nous savions que c’était mal ».

Le maire et son épouse semblent sincères dans leur engagement à cette cause. Plusieurs années auparavant, ils avaient empêché l’excision de leur plus jeune fille Dunia. Sa grande sœur Seiber a pourtant été excisée en secret, par sa grand-mère, lorsque ses parents étaient absents. Nesri m’a ainsi raconté ce qui est arrivé à sa fille aînée : « Ils savaient que je refuserais de faire exciser ma fille. Alors ils l’ont fait quand je n’étais pas là. C’était irréversible. Cela la rend malheureuse, elle me demande toujours, pourquoi as-tu pu empêcher l’excision de Dunia et pas la mienne ? J’ai toujours voulu qu’aucune des deux ne soit excisée. ».

Dunia et Seiber semblent mal à l’aise quand j’évoque la Khatana. Dunia me confie qu’elle se sent coupable vis-à-vis de sa sœur : « Je regrette qu’elle ait été excisée parce que c’est ma sœur et qu’elle a souffert, comme toutes les autres. ». L’interdiction est intervenue trop tard pour beaucoup de filles de cette région, presque toutes les femmes et jeunes filles que j’ai rencontrées ont été excisées.

Deeman, une amie de Dunia, m’a raconté son expérience : « J’étais toute petite. J’étais en train de jouer avec une amie lorsque ma maman m’a prise avec elle et m’a dit que le vendeur de fruits et légumes et de bonbons était au village. Elle m’a dit que nous allions m’acheter quelque chose. Ils m’ont emmenée dans une maison et c’est là qu’ils m’ont excisée. Si je l’avais su, je me serais enfuie. […] Je me rappelle que c’était très douloureux … deux femmes me maintenaient à terre. Je savais que mon corps m’appartenait alors pourquoi ont-ils pris quelque chose qui m’appartenait, pourquoi ont-ils coupé une partie de moi qui était à moi ? ».

Sa mère, Talaat, a fait exciser ses cinq filles, dont Deeman. Elle m’a précisé n’avoir jamais voulu faire de mal à sa fille, elle a simplement fait ce qu’elle pensait être le mieux pour elle. Assise près de sa mère, Deeman semblait contrariée. Je lui ai demandé si elle était en colère contre sa mère : « Être en colère contre ma mère ne sert à rien. C’était une pratique largement répandue et nous aimons notre mère. Si nous devions être en colère contre quelqu’un, ce serait contre ceux qui ont répandu cette pratique au nom de la religion. ».

L’une des raisons de la prévalence du Khatana ou des MGF réside dans le fait que beaucoup croient encore que cette pratique fait partie de l’islam. Le mollah Omar Chngyani, un érudit musulman, a abordé ce sujet à travers de nombreux écrits : « Cette pratique n’est pas liée à l’Islam, il s’agit d’une pratique traditionnelle et non religieuse. C’est une forme d’oppression exercée sur les femmes. ». C’est une tradition transmise de génération en génération. Omar Chngyani précise que « certaines personnes décident de suivre une certaine interprétation de l’Islam à la lettre, sans vraiment en comprendre les enseignements. Mais avec une lecture et une compréhension approfondies, on sait que l’Islam ne pourrait jamais nous enjoindre à faire souffrir l’autre. ».

Le profond changement qu’a connu le village de Toutkhal s’inscrit dans la campagne financée par une ONG locale, WADI, qui lutte pour mettre fin à la MGF au Moyen-Orient. Lorsque les MGF ont été révélées au grand jour, cela a créé une onde de choc qui a touché toute la société. Ce qui est singulier, c’est que les MGF ont été découvertes par hasard. En 2004, suite à la chute de Sadam Hussein, le Kurdistan se préparait à l’afflux de réfugiés provenant du reste de l’Irak. L’ONG WADI a donc dépêché des équipes dans les villages en soutien. Les membres de l’ONG sont revenus avec des récits de petites filles victimes d’excision.

Falah Muradkan est le responsable de l’ONG WADI et l’un des plus fervents promoteurs de la campagne : « Un membre de notre équipe dans la région de Gamiyan nous a informé que des personnes posaient des questions sur les mutilations génitales féminines, cherchant par exemple à savoir comment procéder à l’excision s’ils décidaient d’exciser, ce qui nous a fort surpris. Nous savions que de telles pratiques existaient mais nous ignorions qu’elles étaient toujours d’actualité. ».

Falah Muradkan en a informé les autorités qui ont été choquées à l’idée que les MGF étaient toujours pratiquées au Kurdistan : « Lorsque ces récits ont été rendus publics, le gouvernement régional du Kurdistan les a niés. Une sorte de défi s’est alors instauré entre nous, et nous devions prouver que ces pratiques existaient toujours. ».

Ce fut le début d’une campagne de sept ans menée avec d’autres ONG et des réalisateurs de film. De village en village, ils ont recueillis des témoignages de femmes. Après des années de campagne publique, une loi a finalement été adoptée pénalisant les MGF.

Gasha Dara était à la tête du Comité des droits des femmes lorsque cette loi a été adoptée. Elle a contribué à faire adopter cette interdiction par le Parlement : « Ce sujet a été difficile à faire accepter par les membres du Parlement, voire par la société dans son ensemble. Souvent, nous nous entendions dire ‘N’avez-vous rien d’autre à faire que de vous occuper des MGF ?’ Nous savions ce chemin semé d’embûches dès lors que nous évoquerions les MGF en raison des sensibilités culturelles. Nous avons donc décidé d’inclure les MGF dans une proposition de loi plus large contre les violences domestiques. ».

Avec cette loi, c’est un pas de géant dans la lutte contre les MGF qui a été accompli, mais elle n’est pour autant pas terminée. Lorsque la loi a été modifiée en 2011, certains avaient mis en garde contre le fait que l’interdiction de ces pratiques pouvait tout simplement conduire à ce qu’elles soient réalisées dans la clandestinité.

Gasha Dara m’a indiqué que « Cette loi vise à changer une culture établie depuis longtemps. Il est donc normal qu’elle n’ait pas encore été intégré dans les mentalités. L’étape suivante de notre action consiste à appréhender les problèmes que posent cette loi et les raisons qui empêchent sa mise en œuvre. Est-ce un problème purement juridique ou cela tient-il à la façon dont elle est contrôlée ? Nous devons nous assurer que cette loi empêchera les MGF ».

Le gouvernement régional du Kurdistan a promis le lancement d’une enquête complète sur tous les aspects des MGF, dont les conclusions sont attendues pour ces prochaines années.
Le coût humain de ces pratiques reste toutefois difficile à quantifier.

Le documentaire de BBC Arabic, « Dans le secret du Khatana ou la fin d’une mutilation au Kurdistan », a été diffusé sur BBC World News le samedi 26 octobre à 12h30. Un documentaire en coproduction avec le quotidien britannique The Guardian.

(1) N.d.t. : excision en langue kurde

Source : http://www.huffingtonpost.fr/shaimaa-khalil/dans-le-secret-du-khatana_b_4170473.html

Auteure Shaimaa Khalil  http://www.huffingtonpost.fr/shaimaa-khalil/

Suivre Shaimaa Khalil sur Twitter: www.twitter.com/ShaimaaKhalil

 

Une Tête Bien Femme zoom… sur le GAMS Merci à Claire !


A l’occasion de la Journée Internationale Pour les Droits des Filles qui a eu lieu le 11 octobre, le GAMS organisait aujourd’hui, un après-midi sur cette thématique et profitait aussi de l’occasion pour pendre la crémaillère dans ses nouveaux locaux.

Qu’est ce que le GAMS ?

GAMS signifie Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles. La Fédération Nationale GAMS lutte contre l’excision mais milite également activement contre le mariage forcé et contre toutes pratiques traditionnelles portant atteinte à l’intégrité physique des femmes.

C’est une association qui a été créée en 1982 par des femmes africaines et françaises avec pour but d’aider les femmes victimes d’excision, de mariage forcé ou de toutes autres formes de violence.

Le GAMS mène aussi une action préventive auprès des populations immigrées, conseille , forme et soutient toute personne faisant appel à l’association.

Journée Internationale pour le Droit des Filles

Comme je le disais précédemment, je me suis rendue au siège social du GAMS  et à l’occasion de la journée internationale du droit des filles, une projection des court-métrages « Femmes Tout Court » produit par Les Productions Solidaires a eu lieu.

Des films courts et incisifs afin de rappeler qu’en France, n’importe qu’elle petite fille, adolescente ou femme, d’origine française ou étrangère, peut être la victime de pratiques dites traditionnelles mais pourtant interdites en France telles que l’excision ou la mariage forcé, qui sont les principaux combats du GAMS.

Cette visite m’a également permis de rencontrer les salariés de l’association mais aussi de rencontrer d’autres acteurs du milieu associatif qui se battent avec la même énergie pour le droit des femmes.

Je remercie donc la Fédération Nationale GAMS pour son accueil et son travail quotidien depuis plus de 30 ans, pour ces femmes d’ici et d’ailleurs.

Via UneTêteBienFemme http://unetetebienfemme.wordpress.com/2013/10/12/zoom-sur-la-federation-nationale-gams/

UNICEF : malgré une opposition massive, 30 millions de filles risquent l’excision


UNICEF : malgré une opposition massive, 30 millions de filles risquent l’excision

À l’âge d’un an, Fatima a été soumise à la coupure/mutilation génitale féminine (C/MGF) dans son village de la région d’Afar, en Ethiopie, pays qui affiche l’un des taux de prévalence de cette pratique parmi les plus élevés du monde. Photo: UNICEF/Kate Holt

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22 juillet 2013 – Alors que plus de 125 millions de femmes et de filles ont subi des mutilations génitales ou une excision, 30 millions de filles risquent d’être excisées au cours de la prochaine décennie, indique lundi l’UNICEF dans un rapport, qui montre aussi que la majorité de la population des pays où se concentrent ces pratiques y est opposée.

Le rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), intitulé Mutilations génitales féminines/excision : aperçu statistique et étude de la dynamique des changements, est la compilation la plus complète à ce jour de données et d’analyses sur le sujet.

Des enquêtes menées dans les 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient où ces pratiques perdurent montrent que les filles risquent moins l’excision qu’il y a 30 ans et que l’adhésion à cette pratique décline, même dans les pays où elle est quasi universelle, comme l’Égypte et le Soudan.

Pourtant, bien que le soutien aux mutilations génitales fléchisse, des millions de filles courent encore un danger considérable. Le rapport montre ainsi l’écart qui existe entre l’opinion personnelle à propos de ces pratiques et un sentiment d’obligation sociale solidement enraciné qui explique pourquoi elles perdurent. Il est en outre difficile d’aborder ouvertement cette question intime et sensible.

« Les mutilations génitales et l’excision constituent une violation du droit des filles à la santé, au bien-être et à l’autodétermination », a affirmé Geeta Rao Gupta, Directrice générale adjointe de l’UNICEF, qui a souligné qu’il n’était pas suffisant de légiférer sur le sujet.

« Ce qu’il faut à présent, c’est laisser les femmes et les filles, les hommes et les garçons, s’exprimer avec force et clarté pour annoncer qu’ils souhaitent l’abandon de ces pratiques néfastes», a-t-elle déclaré.

Le rapport de l’UNICEF montre aussi que non seulement la majorité des femmes et des filles est contre ces pratiques, mais qu’un nombre important d’hommes et de garçons y est opposé. Dans trois pays – la Guinée, la Sierra Leone et le Tchad – les hommes sont d’ailleurs plus nombreux que les femmes à vouloir y mettre fin.

En termes de tendances, le rapport note que dans plus de la moitié des 29 pays où les mutilations génitales et l’excision sont concentrées, les filles d’aujourd’hui risquent moins d’être excisées que leur mère. Les filles de 15 à 19 ans sont trois fois moins susceptibles d’avoir subi des mutilations que les femmes de 45 à 49 ans au Kenya et en Tanzanie. La prévalence a baissé de près de moitié chez les adolescentes du Bénin, d’Iraq, du Libéria, du Nigéria et de la République centrafricaine.

Si ces pratiques ont été pratiquement abandonnées par certains groupes et dans certains pays, elles restent courantes dans beaucoup d’autres, en dépit des risques sanitaires qu’elles font courir aux filles et malgré, parfois, l’interdiction de la loi.

En Somalie, en Guinée, à Djibouti et en Égypte, les mutilations génitales et l’excision sont quasiment universelles : près de neuf femmes et filles sur dix ont ainsi été excisées dans le groupe des 15 à 49 ans. Aucune baisse n’est également constatée dans des pays comme la Gambie, le Mali, le Sénégal, le Soudan, le Tchad ou le Yémen.

Pour y remédier, le rapport recommande de soumettre ces pratiques à un regard plus critique, afin de contrer l’idée fausse selon laquelle « tout le monde » les approuve. Il insiste aussi sur le rôle que l’éducation, puisqu’à un niveau d’instruction plus élevé chez les mères correspond un risque moindre d’excision chez les filles.

Le rapport propose quelques mesures cruciales pour éliminer les mutilations génitales et l’excision, telles que la prise en compte des traditions culturelles locales plutôt qu’une opposition frontale et la modification des attitudes individuelles envers ce phénomène tout en intégrant les attentes profondément enracinées des groupes sociaux.

Le rapport recommande aussi l’étape cruciale que constitue la visibilité accrue des attitudes secrètement favorables à l’abandon de ces pratiques – afin que les familles sachent qu’elles ne sont pas seules -, ainsi que le renforcement des contacts entre les groupes qui les pratiquent encore et ceux qui ne le font plus

Une amélioration du statut et des perspectives des filles et la poursuite de la collecte des données pour éclairer les politiques et programmes visant à éliminer les mutilations génitales et l’excision sont également avancées par ce rapport.

Source : http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=30771&Cr=excision&Cr1=#.Ue5UvNKPE-c

Avec Equality Now, agissons ! Egypte: appliquer la législation anti-MGF & poursuivre les responsables de la mort de Soheir al-Batea


Bien que l’Egypte ait criminalisé les mutilations génitales féminines (MGF) en 2008, Soheir al-Batea, 13 ans, est morte le 6 juin 2013 après qu’un médecin a effectué la pratique à l’instigation de son père. Malgré cette interdiction, la médicalisation de la pratique est en hausse et l’on estime que 72% des procédures sont effectuées par des médecins dans des cliniques privées. La mort de Soheir souligne de manière tragique les graves conséquences des MGF, indépendamment du fait qu’elles soient ou non pratiquées au sein d’un établissement médical. Le médecin, le Dr Raslan Fadl, aurait été interrogé par un procureur et libéré sous caution en attendant les résultats de l’enquête.

Les organisations égyptiennes de droits humains sont préoccupées par les informations selon lesquelles le ministère de la Santé ferait pression sur la police pour que le crime soit qualifié de «négligence médicale» et non pas d’homicide involontaire à la suite de MGF. Sans clair signal de la part du gouvernement que la législation sera mise en œuvre et que les auteurs de MGF seront rapidement punis, les organisations craignent que la pratique ne devienne de plus en plus acceptable et que les droits des femmes passent de plus en plus au second plan.

Par conséquent, veuillez nous rejoindre et appeler les autorités égyptiennes à respecter leurs obligations nationales et internationales en appliquant la législation anti-MGF existante et en faisant en sorte que le Dr Raslan Fadl et le père de Soheir soient tenus pour responsable de sa mort.

AGISSEZ ! 

Plus d’informations sur la campagne en cliquant sur:http://www.equalitynow.org/fr/take_action/agissez_action383

Nous espérons que vous soutiendrez cette démarche ainsi que nos autres campagnes.

Source : http://www.equalitynow.org/fr/take_action/agissez_action383

Fatoumata Coulibaly : une voix douce qui pourfend l’excision


Pour son édition 2013, le Festicab s’était choisi une marraine d’exception : Fatoumata Coulibaly, actrice, journaliste et surtout fervente combattante pour la lutte contre l’excision.

Fatoumata Coulibaly, la marraine du Festicab 2013 ©Iwacu

Fatoumata Coulibaly, la marraine du Festicab 2013 ©Iwacu

À Bamako, la capitale du Mali, tout le monde la surnomme FC. A 23 ans, Fatoumata Coulibaly devient journaliste et se fait connaître comme animatrice à l’office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM). Très vite, sa voix chaude a conquis le cœur des Maliens via l’émission de radio« Sahel vert » destinée aux femmes et enfants ruraux.
Fatoumata Coulibaly est aussi une grande comédienne internationale, on la retrouve dans une vingtaine de films. Comment a-t-elle commencé ? « C’est Djibril Kouyaté qui m’a lancé. Moi, j’ignorais que j’avais ce talent… », raconte-t-elle.

Un talent qu’elle ne tardera pas à mettre en pratique. En 1999, FC réalise son premier film « N’golo, dit Papi » sur la vie des enfants de la rue. Un film qui, dès sa sortie, reçoit un prix de la coopération française au Fespaco et à la clé une invitation à Cannes. Viendront ensuite un documentaire sur les élèves des écoles coraniques « La quête violée » ou encore « Le combat de Lalla » qui parle de la prostitution.
Mais le plus grand succès de Fatoumata Coulibaly fut « Moolaadé », réalisé par le grand cinéaste sénégalais Sembene Ousmane et primé à Cannes en 2004. On y retrouve FC dans la peau de Collé Ardo, une femme de courage qui se dresse contre tout un village pour protéger des fillettes qui fuient l’excision, au point de subir un châtiment corporel sur la place publique. Moolaadé (qui signifie droit d’asile) est un hymne à la liberté, un combat entre traditionnalistes et modernes.

Au cinéma comme dans la vie

Depuis plus de quinze ans, Fatoumata Coulibaly et son association (Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles) mènent un combat sans relâche contre l’excision. « Je suis moi-même excisée, et Dieu merci je n’ai pas eu de problèmes…mais j’ai vu des filles en mourir», explique-t-elle.

Profitant de son statut de vedette, FC fait tous les 15 jours des tournées dans les villages, avec des mannequins en bois pour sensibiliser les Maliens. « On invite les gens dans les salles pour leur montrer des films de femmes excisées et les conséquences sur leur vie. Il faut qu’ils comprennent maintenant ! », insiste-t-elle. Cette thérapie de choc commence à porter ses fruits, selon l’actrice, car depuis maintenant 5 ans, beaucoup de villages abandonnent cette pratique, y compris certains chefs coutumiers qui mettaient en avant la tradition ou la religion. Et de renchérir : « J’en ai vu des hommes et des femmes en larmes…ils pensent à leurs propres filles et à tout ce qu’elles ont enduré… »
Aujourd’hui, l’association de Fatoumata Coulibaly dispense des formations aux exciseuses pour qu’elles changent de métier. « Mais le chemin est encore long. Au Burkina Faso, en Guinée, il existe une loi interdisant cette pratique, mais au Mali, pas encore », conclut-elle.

Source 23-06-2013    Publié par  dans CultureImprimer cette page

Dans : http://www.ganira.com/fatoumata-coulibaly-une-voix-douce-qui-pourfend-lexcision/

Journée de l’enfant africain – La prégnance des pratiques sociales et culturelles, l’exemple du Sénégal


Chaque année, un grand nombre d’enfants au Sénégal sont victimes de pratiques sociales et culturelles néfastes, perpétrées le plus souvent par leurs parents.

Pour nombres d’enfants au Sénégal, la vie est un calvaire interminable. Un combat sans répit. Ils sont astreints à des pratiques dommageables qui ont, la plupart du temps, un ancrage culturel profond. Mariage précoce ou forcé, excision, abandon, manque d’éducation, travail, malnutrition, négligence, exposent les enfants à une vulnérabilité innommable. Ces pratiques sociales négatives sont passées en revue à l’occasion de la Journée de l’enfant africain, organisée le 16 juin dernier. Cette célébration, en souvenir du massacre de centaines d’enfants lors d’une marche pour leurs droits à Soweto (Afrique du Sud) par le pouvoir de l’apartheid, le 16 juin 1976, est toujours une occasion de s’interroger sur la condition de l’enfant.

L’un des facteurs bloquants de la protection des droits de l’enfant au Sénégal est sans doute le mariage précoce, qui est le plus souvent forcé. « 1720 femmes meurent chaque année au Sénégal en donnant la vie, soit 5 décès par jour », a révélé, Fatou Kiné Camara, Secrétaire générale adjointe de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), lors d’une session d’information en prélude à la célébration de la 23ème Journée de l’enfant africain (Jea), le 16 juin, dont le thème est « Eliminer les pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants : notre responsabilité collective ». Selon la juriste, qui appelle à plus de réflexion sur les problèmes auxquels cette couche est confrontée, ce sont les jeunes femmes de moins de 20 ans qui sont les plus grandes victimes de ces problèmes d’accouchement. « Au Sénégal, c’est une hécatombe de voir plus de 1000 jeunes femmes perdre la vie en donnant la vie », s’est-elle indignée. Avant d’ajouter : « les décès maternels sont catastrophiques ». Elle a fait savoir que les mariages précoces touchent les filles âgées entre 7 et 14 ans au Sénégal et que 9 % d’entre elles sont mariées en milieu urbain et le reste en milieu rural. « La majorité des mariages dans ce pays concerne des enfants », a expliqué la Sg adjointe de l’Ajs. Toujours selon la juriste, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et d’information menées par l’Etat du Sénégal sur la protection des droits de l’enfant, certaines pratiques sociales et culturelles néfastes, telles que les châtiments corporels, la mendicité, le confiage et le mariage précoce, persistent. Elle ajoute que l’Afrique subsaharienne a le taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde.

L’EXCISION

Le chef de la Direction des droits, de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables (DDPEVG), Niokhobaye Diouf, a révélé que l’excision n’a connu qu’une légère baisse, d’après les résultats de l’Enquête démographique et de santé (Eds)/Mics couvrant la période 2005-2011. Le document montre que 26 % des femmes au Sénégal ont été victimes de l’excision en 2010, contre 28 % en 2005, soit une diminution de 2 %. Selon lui, la célébration de la Journée de l’enfance africaine (Jea) est une occasion pour le gouvernement du Sénégal, de renouveler sa politique sur cette couche. « Cette commémoration a pour vocation de permettre à ceux qui s’occupent du bien-être des enfants de se concentrer sur le travail de tous les acteurs dévoués aux droits de l’enfant, de consolider leurs efforts et de lever les obstacles à la réalisation des droits de l’enfant au Sénégal. Mais aussi de faire le diagnostic de tous les maux dont souffre cette couche vulnérable dans ce pays et de s’efforcer de bâtir un monde meilleur, plus sûr et plus paisible pour tous les enfants », a-t-il fait savoir. Selon ce dernier, il s’agit non seulement de l’excision et du mariage précoce ou forcé, mais aussi de toutes les pratiques coutumières en lien avec la maltraitance des enfants. Nombreux sont les partisans qui justifient l’excision par le fait que c’est la coutume. Ils se basent sur leur ancrage culturel pour justifier cette pratique, alors que celle-ci est néfaste pour les enfants. « Il faut davantage expliquer aux populations que cette pratique est une violation fondamentale des droits des filles » et, par voie de conséquence, la décourager », indique M. Diouf.

Le Sénégal traîne les pieds

Le gouvernement du Sénégal a ratifié la convention relative aux droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1989. Mais, il n’a pas réaffirmé ses engagements en vue de les concrétiser. En matière de protection des droits de l’enfant, le Sénégal serait un pays de paradoxes. En effet, l’application des textes en matière de protection des enfants fait toujours défaut. « Notre pays ratifie sans réserve toutes les conventions internationales relatives à la protection des droits de l’enfant, mais il ne les applique pas », s’indigne Seynabou Ndiaye Diakhaté, juge à l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et ancienne procureur de la région de Thiès. A l’en croire, toutes les dispositions relatives au respect des droits de l’enfant existent dans l’arsenal juridique sénégalais. Et de dénoncer la non application par le Sénégal des Conventions internationales relatives à la protection des droits de l’enfant. Le manque d’harmonie, selon Fatou Kiné Camara, plombe tous les efforts menés au plan juridique dans la lutte pour le respect des droits de l’enfant, dans notre pays. « Cette situation précaire et honteuse à l’endroit des enfants découle d’un manque de volonté politique de la part des gouvernants », déclare-t-elle.

Le chef de la section Protection de l’enfant Unicef, Jean Liéby, a informé qu’une révision du code pénal et du code de procédure pénale est en cours. Selon lui, la révision va changer le quotidien des enfants et des femmes au Sénégal. « Ces pratiques ne doivent plus être d’actualité en ce 21ème siècle », dit-il.

Le Sg du Ministère de la Femme, de l’Enfance et de l’Entreprenariat féminin, Ibrahima Diouck ; Ibrahima Giroux, psychologue à l’Ong TOSTAN ; et Thierno Sagna, psychothérapeute à « Keur Xaleyi », souhaitent une large sensibilisation pour une meilleure prise en charge des droits de l’enfant. « Il faut favoriser les échanges, afin d’aboutir à un consensus national pour l’abandon de ces pratiques sociales et culturelles néfastes et ancestrales qui affectent les enfants », s’accordent-ils à dire.

Pape Mayoro NDIAYE

(Stagiaire)

Source http://www.lagazette.sn/spip.php?article4601

La Gazette du Pays et du Monde – Sénégal – mardi 25 juin 2013

L’excision, une pratique « hors-la-loi » qui perdure en Egypte


Malgré l’interdiction, des millions de parents continuent de faire exciser leurs filles, en pensant que c’est pour le bien de celles-ci. Non!

L’excision est interdite en Egypte, et pourtant elle a encore fait une victime la semaine dernière. Une enfant de treize ans est morte pendant l’opération.

L’enfant ne s’est pas réveillée de l’anesthésie générale effectuée pour l’opération. Le médecin responsable a été relâché.
Les organisations internationales ont condamné l’événement et appelé l’Egypte à redoubler d’efforts pour faire appliquer la loi.

Cette pratique reste fréquente chez les populations peu éduquées et rurales. Ces dernières années, elle a reculé grâce à des campagnes de sensibilisation aux dangers médicaux et psychologiques entraînés par l’opération.

Mais depuis que les partis islamistes gagnent les élections, certains craignent un retour en arrière, car ce domaine ne fait pas partie des priorités des islamistes, qui auraient plutôt tendance à ne pas contrarier les croyances de leur électorat traditionaliste.

De fait, les autorités n’ont pas réagi lorsque cette adolescente de treize ans a perdu la vie alors qu’elle subissait une excision —certes, elles ont d’autres problèmes à traiter, comme le cafouillage du barrage éthiopien, la pétition forte de plusieurs millions de signatures qui va bientôt demander la démission du président, etc.

Pratiques clandestines

Une étude du début des années 2000 a montré que la plupart des excisions étaient conduites par des médecins —dans des cliniques privées, bien sûr, pas dans les hôpitaux d’Etat. L’excision est pourtant illégale en Egypte, depuis un décret de 1996.

En 2007, deux enfants de douze et treize ans étaient mortes à cause de l’opération d’excision. Les législateurs égyptiens avaient alors corrigé un manque dans le décret de 1996, interdisant aussi au personnel médical de pratiquer l’opération, les menaçant d’amendes, de peines de prison et d’interdiction d’exercer.

«Beaucoup de médecins continuent à exciser les filles dans des cliniques privées, en secret. La loi leur demande de dénoncer les parents qui demandent l’excision pour leurs enfants, mais s’ils acceptent la pratique, pourquoi la dénonceraient-ils?», ditHussein Gohar , un gynécologue du Caire.

L’alibi de la tradition

La pratique recule, mais reste à des taux impressionnants. Chez les populations peu éduquées, où les traditions servent de cadre de pensée, ni la loi égyptienne ni les déclarations des autorités religieuses condamnant la pratique n’impressionnent les familles.

Beaucoup pensent que l’excision est essentielle pour préserver la réputation des filles. Sans clitoris, pas de désir sexuel, et donc aucun risque pour les filles de «fauter» avant ou en dehors du mariage.

Les complications médicales n’inquiètent apparemment pas davantage: ni les risques d’hémorragie pendant l’opération, ni les cystites à répétition plus tard, ni les risques de déchirure lors de l’accouchement ou la douleur inévitable lors des rapports sexuels ne semblent faire contrepoids.

Si les familles pensent que l’excision est un devoir religieux, aucun argument de ce genre ne pourra les convaincre. Beaucoup de mères demandent sans gêne dans les hôpitaux ou cliniques d’Etat où elles pourraient trouver un médecin qui pratique l’opération  —l’interdiction n’est pas vraiment prise au sérieux.

En 2008, une étude faite sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé a montré que 50% des filles de 10 à 18 ans avaient subi l’excision. En zone rurale, le pourcentage était plus élevé (61,7%). Au contraire, dans les écoles urbaines, le taux n’était que de 9,2%.
Le Nord de l’Egypte est moins touché (25%) que le Sud, où dans certaines zones rurales, comme la campagne autour de Louxor (99% ).

L’étude montre que les mères sont celles qui prennent la décision, et que celle-ci est fortement liée à leur niveau d’éducation —ainsi qu’à la doxa présente dans leur environnement.

L’excuse de la religion

L’excision était traditionnellement pratiquée aussi bien par les musulmans que les chrétiens en Egypte. Il s’agit d’une coutume traditionnelle africaine, même si les défenseurs de la pratique lui donnent des justifications religieuses.

Pourtant l’autorité religieuse sunnite musulmane de référence, Al Azhar, condamne l’excision urbi et orbi en 2007, indiquant qu’elle n’a pas la moindre justification religieuse. L’Eglise copte s’oppose également à la pratique.

«Malheureusement, certains membres des Frères musulmans ou, plus encore, des salafistes, pas assez « versés » en religion, essaient de faire croire qu’elle est demandée par l’islam», ditNourhan Refaat, une Cairote de vingt-trois ans qui a signé l’année dernière une pétition pour plus de fermeté des autorités contre la pratique.

L’année dernière, Azza al-Garf, une parlementaire du parti des Frères musulmans, Liberté et Justice, avait fait les gros titres en déclarant que l’excision n’était pas bien grave et que ce n’était qu’une opération de chirurgie esthétique.

Certains membres des Frères musulmans, en 2007, avaient tenté de s’opposer à la loi criminalisant l’excision. Mais la confrérie avait alors fait s’exprimer les plus modérés de ses membres, comme Abdul Moneim Abu El Fotouh, qui a depuis quitté l’organisation et s’est présenté comme candidat à la présidentielle de 2012, pour faire savoir que les Frères musulmans dans leur ensemble ne soutiennent pas l’excision.

Cela dit, en février dernier, sous un président issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi, le tribunal Constitutionnel a enfin rendu son verdict sur une plainte déposée en 2008 par des avocats islamistes, contre la loi de 2007 criminalisant l’excision pratiquée par les médecins. Les plaignants ont été déboutés. Cela ne signifie cependant pas grand chose sur la position du gouvernement, le judiciaire égyptien étant en ce moment particulièrement avide de faire savoir son indépendance et son inimité à l’égard du pouvoir.

La malédiction Suzanne Moubarak

Suzanne Moubarak, la femme du président déchu en février 2011, avait lancé beaucoup de campagnes de protection des femmes. Maintenant, il n’est que trop facile de dénoncer toute revendication féministe ou ces campagnes pour la parité ou contre l’excision, comme partie intégrante de la propagande et des accomplissements de façade de l’ère du dictateur.

Ce 14 juin différentes organisations non gouvernementales égyptiennes, de concert avec les organisations des Nations unies, lancent une campagne de sensibilisation contre l’excision, dans toute l’Egypte. L’une des organisations,le Conseil national des femmes, est considérée par certains comme le projet personnel de Suzanne Moubarak.

Par Sophie Anmuth

Source : http://www.slateafrique.com/276565/lexcision-une-pratique-hors-la-loi-qui-perdure-en-egypte

Pour en finir avec le drame des excisions en Egypte


Une adolescente de 13 ans n’a pas survécu à l’excision « médicalisée » qu’on lui a fait subir dans un village du nord-est du Caire.

Un drame relance les inquiétudes sur la pratique de l’excision en Egypte. Une fillette de 13 ans est décédée au cours de son excision dans le gouvernorat de Daqahliya, au nord-est du Caire, rapporte le site d’information saoudien Al-arabiya.

«Nous avons laissé notre fille avec le médecin et l’infirmière. 15 minutes plus tard, l’infirmière a placé ma fille dans une salle voisine, avec les trois autres fillettes que le docteur avait excisées»,  a conflé le père de la jeune fille, Mohammed Ibrahim.

«J’ai attendu une demi-heure et espéré que ma fille se réveille, malheureusement, contrairement aux autres filles, elle n’a pas ouvert les yeux», a-t-il ajouté.

Le médecin a rapidement été convoqué et une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de la mort de la jeune fille. Des organisations comme l’Unicef ont, une nouvelle fois, condamné la pratique des mutilations génitales en Egypte. Pour l’organisation, rien ne justifie que des millions de jeunes filles se fassent mutiler: ni la religion, ni la santé.

Si depuis 1996 les mutilations génitales féminines sont interdites par la loi, elle demeurent une pratique courante dans une large partie de la société, même dans les classes aisées urbaines. L’opération est généralement pratiquée sur des filles âgées de 9 à 12 ans.

73% de jeunes filles excisées

Depuis le milieu des années 1990, des changements de comportements ont toutefois été observés. En 1995, 82% des femmes (15-49 ans) pensent qu’ils faut continuer d’exciser les jeunes filles. Ce chiffre est tombé à 75%  en 2000 et à 62,5% en 2008, selon l’Unicef.

Si certaines organisations remarquent une tendance à la baisse, d’autres continuent de tirer la sonnette d’alarme concernant une pratique qui pourrait toucher 80 à 90% des jeunes filles en Egypte. Le taux d’excision dans le pays serait passé de 97% à 91%, selon une enquête démographique et de santé menée par le Fonds des Nations unies pour la population, en 2008. Selon un article de l’Unicef daté de 2013, les mutilations génitales touchent 73 % des filles âgées de 15 à 17 ans en Egypte.

Comment expliquer la survivance d’une pratique si violente? Une jeune femme, originaire d’une famille cultivée d’Alexandrie, tente de comprendre pourquoi elle a été excisée. La pression sociale. C’est ce qui a déterminé, selon elle, le choix de ses parents. La culture peut-être. La religion n’est qu’un vernis.

Lu sur Al-ArabiyaFinancial TimesDaily News Egypt

Slate Afrique

 

Par La rédaction de Slate Afrique.

Source  : http://www.slateafrique.com/267991/une-fillette-de-13-ans-morte-au-cours-de-son-excision

 

Mutilations génitales féminines: un argumentaire islamique validé à Dakar


 

Le Réseau Islam et Population (RIP) a procédé, lundi à Dakar, à la validation d’un argumentaire islamique sur les mutilations génitales féminines (MGF) dont l’excision, a constaté APA.

 

 »L’argumentaire a pour objectif de donner un éclairage sur l’état des conclusions des Imams et Oulémas sur la question de la pratique de l’excision et de favoriser les échanges afin d’aboutir à un consensus national pour l’abandon de cette pratique », a expliqué Ousmane Samb, coordonnateur du RIP.

 

S’exprimant en marge de la cérémonie de validation dudit argumentaire, il a souligné que le document est une contribution au processus d’accélération de l’abandon de la pratique en démontrant que l’excision n’a jamais été une recommandation de l’Islam.

 

‘’Le débat que l’excision a suscité auprès des Oulémas demeure toujours un sujet de préoccupation qui a provoqué l’organisation de plusieurs rencontres sous forme de colloques, conférences, journées d’études…Tout cela a débouché sur des résultats encourageants, mais les recommandations portant sur l’abandon définitif du phénomène n’ont pas encore été réalisées », a souligné Imam Ousmane Samb.

 

Selon l’enquête démographique et de santé à indicateurs multiples (EDS-MICS) de 2011, au Sénégal 17% des femmes pensent que l’excision est une recommandation de l’Islam. La même enquête informe que 5420 communautés pratiquantes ont déclaré leur abandon.

 

Toutefois, elle révèle que la prévalence des MGF n’a chuté que de 3%, passant de 28% à 25% entre 2005 et 2011, avec des disparités régionales.

Auteur:   Apanews |  Lundi 27 mai, 2013

Source : http://www.seneweb.com/news/Societe/mutilations-genitales-feminines-un-argumentaire-islamique-valide-a-dakar_n_96580.html

 

Une caravane des Jeunes pour stopper la pratique de l’excision – 2ème édition – Burkina Faso


La 2e édition de la « Caravane stop excision » organisée par l’Association jeunesse unie pour l’éradication de l’excision (JEUNEE/BF) avec le Réseau africain jeunesse santé et développement (RAJS/BF) a été lancée à Kaya, le vendredi, 17 mai 2013, en présence du Dr Basga Emile Dialla, ministre de la Jeunesse et de la Formation professionnelle et de l’Emploi et des autorités locales.

D’un taux national estimé à 49,5%, la pratique de l’excision a la peau dure au Burkina Faso. Pour accompagner les acteurs de la lutte contre cette pratique dégradante pour la femme, l’Association jeunesse unie pour l’éradication de l’excision (JEUNEE/BF) a organisé conjointement avec le Réseau africain jeunesse santé et développement (RAJS/BF), la 2e édition de la « Caravane stop excision ». Cette année, c’est Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord qui a abrité, le vendredi, 17 mai 2013, le lancement de la « Caravane stop excision » qui va traverser Korsimoro, Zam, Mogtédo et Zorgho. 

Le but recherché par l’organisation de ladite caravane est de sensibiliser la population des communes traversées à abandonner cette pratique. Ainsi, à chaque escale, les caravaniers mèneront des plaidoyers à l’endroit des leaders coutumiers, religieux, administratifs et politiques. Selon le coordonnateur général de la JEUNEE/BF, Idrissa Konditamdé, malgré les années de lutte et les efforts déployés par le gouvernement,l’excision est une pratique qui demeure toujours.
La représentante du maire de Kaya, Bintou Ouédraogo, a salué l’initiative et remercié les initiateurs pour le choix de sa ville pour abriter le top de départ de la caravane. Elle a indiqué que la prévalence de la pratique de l’excision demeure encore préoccupante au « pays des Hommes intègres » et surtout dans sa commune où les pesanteurs socio-culturelles sont toujours vivaces.
Le ministre en charge de la Jeunesse, Dr Basga Emile Dialla a, pour sa part, exprimé sa satisfaction et la disponibilité de son département à accompagner la jeunesse qui s’est engagée dans une cause noble, à savoir la lutte contre les violences faites à la femme dont l’excision. Il a indiqué qu’à travers cette caravane, ces deux associations rappellent que c’est dans l’union et la complémentarité que des résultats probants peuvent être atteints. M. Dialla a invité la jeunesse du Centre-Nord en particulier et celle du Burkina en général à s’approprier ce combat pour l’épanouissement de la femme et de la jeune fille. En rappel, cette caravane prendra fin le 21 mai 2013 à l’occasion de la Journée nationale de la lutte contre les mutilations génitales féminines qui sera commémorée à Zorgho dans le Plateau central.

20 mai 2013, par Webmaster

Timothée SOME
timothesom@yahoo.fr

Source http://www.sidwaya.bf/quotidien/spip.php?article12211
 

 

Tillabéri : Cérémonie de déclaration publique d’abandon des mutilations génitales féminines et l’excision à Makalondi #Niger


Par notre homologue du Niger, le CONIPRAT, section nigérienne du Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des enfants.

Publié le jeudi 16 mai 2013   |  Le Sahel

Source http://news.aniamey.com/h/1425.html

La
© aNiamey.com par Moussa Sogodogo 
La Première Dame de la République du Niger, Dr Malika Issoufou Mahamadou


Les campagnes de sensibilisation que mènent le gouvernement et ses partenaires notamment l’UNICEF ; l’UNFPA ; l’OMS ; l’ONG CONIPRAT etc. sur les mutilations génitales féminines et l’excision ont engrangé des résultats fort encourageants, non seulement par le taux de la pratique qui est passé de 4,5% en 1998 à 2,2% en 2006, mais surtout à travers cette déclaration publique d’hier matin, de vingt (20) villages de la commune rurale de Makalondi, région de Tillabéri à abandonner définitivement cette tradition culturelle aux conséquences incalculables sur la santé des femmes et des enfants. C’est la Première Dame Dr. Malika Issoufou, Marraine de la lutte contre l’excision qui a présidé les travaux de cette journée historique pour les populations locales où la pratique des mutilations génitales féminines sévit à 65%. Cette cérémonie a été marquée par des animations ; des sketchs et des danses reflétant typiquement la culture gourmantché.

La volonté politique des autorités de la 7ème République à lutter efficacement contre les pratiques ancestrales néfastes s’est manifestée surtout à travers la résolution 67/146 de l’Assemblée générale des Nations Unies du 20 décembre 2012, interdisant au plan mondial les mutilations génitales féminines et l’excision. En ouvrant les travaux de cette cérémonie qui marque la fin des pratiques séculaires extrêmement dangereuses, la Première Dame Dr. Malika Issoufou a rappelé à la population de la commune rurale de Makalondi que les MGF constituent une violation flagrante des droits fondamentaux des femmes et des filles avec des répercussions graves sur leur avenir. En tant que médecin et mère » je ne saurais restée en marge du combat que mènent le gouvernement et la société civile avec l’appui des partenaires pour que cette pratique soit bannie à jamais au Niger. Cette cérémonie m’offre l’opportunité de réitéré mon engagement à accompagner toute initiative visant à éradiquer les mutilations génitales féminines et toute autre forme de violence qui porte atteinte à la dignité et à la santé de la femme et de la fille », a-t-elle affirmé.
Quant à la ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant Mme Kadidiatou Maikibi Dandobi, elle a précisé que cet événement est un prolongement des festivités entrant dans le cadre de la célébration de la journée nationale de la femme nigérienne dont le thème est :«non aux violences faites aux femmes et aux filles », édition 2013. Les mutilations génitales féminines sont incontestablement une violence intolérable au regard de ses conséquences sur les plans psychologiques, sexuel et procréatif des femmes. Fort de ce constat pernicieux, les organisations de la société civile, notamment le Comité Nigérien sur les Pratiques Traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants (CONIPRAT), luttent inlassablement contre le fléau.
Auparavant, la présidente de l’Ong CONIPRAT, Mme Djataoua Ouassa a indiqué que depuis sa création à ce jour, soit 23 ans d’existence et d’actions, le Comité Nigérien sur les Pratiques Traditionnelles œuvre sans relâche pour le bien-être des femmes et des enfants en luttant contre les pratiques néfastes. Pour ce faire, le comité a développé plusieurs stratégies dont celle dite de reconversion des exciseuses pour éradiquer la pratique des MGF/excision. Ainsi, les changements sont aujourd’hui appréciables sur le terrain et à en croire les résultats des enquêtes démographiques, de santé, et à indicateurs multiples, la prévalence nationale des mutilations génitales féminines était passée à l’espace de 8 ans de 5% à 2,2% soit une réduction sensible de presque de la moitié.
Le représentant de l’UNICEF, tout comme le gouverneur de la région de Tillabéri et le maire de la commune rurale de Makalondi ont rendu un hommage mérité aux communautés de 20 villages gourmantché pour avoir abandonné des pratiques qu’elles ont hérité depuis plusieurs générations. S’en est ensuite suivie la déclaration publique d’abandon des MGF par la population de ces villages à travers les différents groupes qui le composent. Pour joindre l’acte à la parole, un vieillard a remis les outils de la pratique au Chef de canton de Torodi qui a procédé à leur enterrement. En tout cas, les témoignages des victimes et de leurs parents au cours de cette cérémonie, conjugués aux multiples campagnes de sensibilisation de CONIPRAT laissent présager que les objectifs seront atteints à savoir zéro mutilation génitale féminine sur toute l’étendue du territoire nigérien.

 

La France, premier pays d’asile pour les victimes d’excision


La France premier pays d asile pour les victimes d excision

© Sipa

Pour les femmes et les filles qui risquent d’être excisées, demander l’asile est parfois le dernier recours. Ce mercredi, le Haut Commissariat des nations unies pour les réfugiés (UNHCR) publie une étude consacrée aux demandeuses d’asile originaires de pays qui pratiquent les mutilations génitales féminines. En comparaison avec les autres pays de l’Union européenne, la France est celui qui accueille le plus ces femmes. L’UNHCR donne quelques chiffres : en 2011, 20 980 femmes et filles ont demandé l’asile en France. 20% d’entre elles provenaient d’un pays pratiquant les mutilations génitales féminines. Pour Philippe Leclerc, représentant du HCR France, il est indispensable de lutter contre une telle violence. « L’excision et les autres mutilations génitales féminines sont reconnues comme une grave violation des droits de l’homme. Cette pratique viole leur droit à ne pas être soumises à la torture et à un traitement cruel, inhumain ou dégradant », explique-t-il dans un communiqué.

Les jeunes filles nées en France également protégées

Entre 2008 et 2011, la France a accordé la protection internationale à 1 775 femmes et filles. Elles venaient principalement de Guinée, du Mali, de Mauritanie, mais aussi du Congo. Les enfants et adolescentes nées en France et ayant la nationalité d’un pays pratiquant l’excision bénéficient aussi d’une protection particulière. Depuis une décision du Conseil d’Etat du 21 décembre 2012, elles peuvent être protégées par la convention des Nations unies relative aux statuts de réfugié. Leurs parents peuvent également bénéficier d’une carte de séjour depuis le 5 avril dernier. « Le HCR se félicite donc de la décision du Conseil d’Etat et également de ce que l’unité de la famille puisse être garantie à travers la délivrance de titres de séjour aux parents des fillettes ou jeunes filles reconnues comme réfugiées », a annoncé le représentant du HCR France.

Autre avancée, à l’échelle internationale cette fois, l’accord historique adopté par l’ONU en mars dernier. Selon ce texte signé par 193 pays, aucune coutume, tradition ou considération religieuse ne peut justifier les violences faites aux femmes.

Source : http://www.elle.fr/Societe/News/La-France-premier-pays-d-asile-pour-les-victimes-d-excision-2426248

Auteure :  Hélène Guinhut

Pour retrouver l’intégralité du Rapport du HCR (en Français) :

Le rapport intitulé « Trop de souffrance. Mutilations génitales féminines et asile dans l’Union européenne : une analyse statistique » peut être consulté dans sa version complète à l’adresse suivante :
http://www.refworld.org/cgi-bin/texis/vtx/rwmain/opendocpdf.pdf?reldoc=y&docid=5163edf14