Cette source n’a toutefois pas communiqué les chefs d’accusation retenus contre l’accusé, un homme de 37 ans, père de deux enfants, dont l’aînée, née en 2003, a été mariée jeudi.
L’identité de son époux – qui était représenté par des proches à la cérémonie – n’étant pas connue, l’homme ne pourra être poursuivi, a indiqué une source policière. « Ce serait exceptionnel qu’il y ait une condamnation dans ce genre d’affaire. Ca peut aider beaucoup », s’est félicité un cadre de l’UNFPA, le Fonds des Nations unies pour la population, en Côte d’Ivoire, pour qui une telle décision ferait jurisprudence. L’arrestation s’est faite dans le cadre d’un dispositif mis en place par une ONG locale, Jakawili (« Solidarité » en malinké), dans les écoles du centre et du nord de la Côte d’Ivoire.
« Cette fois-ci, ça a bien marché. Le directeur de l’école nous a prévenus à temps », s’est félicité Martin Kouassi, coordonnateur des projets de Jakawili, ONG qui selon lui a empêché 7 unions précoces cette année, contre 20 en 2013. Les parents disent généralement marier leurs filles jeunes pour éviter des grossesses hors mariage, synonymes de honte pour la famille, a-t-il expliqué.
Mais « en réalité ils préfèrent les marier à de riches commerçants pour être à l’abri du besoin. C’est comme un commerce qui ne dit pas son nom », a déclaré M. Kouassi. Les mariages précoces, outre la déscolarisation systématique qu’ils engendrent pour la jeune épouse, provoquent notamment des grossesse précoce, des grossesses à répétition ainsi qu’une hausse de la mortalité maternelle.