L’implication des hommes dans la lutte contre l’excision #Côte d’Ivoire


 

La 4e édition du Festival international du film des lagunes d’Abidjan (Festilag) a débuté depuis le 17pour prendre fin le 24 novembre prochain.

« Cette année, plus de trente films, courts et longs métrages issus du Burkina Faso, de la France, de l’Angola, du Cameroun, de l’Espagne, etc. seront en compétition. Nous allons maintenir les programmes des éditions précédentes. En marge des projections cette année, nous ferons une formation sur la scénarisation et les costumes au cinéma », a indiqué la promotrice de cet événement cinématographique, Naky Sy Savané, [actrice et par ailleurs, Directrice du GAMS Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur].

Poursuivant, elle a souligné que cette formation s’adresse aux réalisateurs, acteurs et scénaristes ivoiriens. Et vise à mettre à niveau les acteurs du septième art ivoiriens.

A cela, il faut ajouter l’organisation d’une exposition de peinture, à Grand-Bassam en partenariat avec le peintre Kourouma De Kimbirila sous le thème: « L’implication des hommes dans la lutte contre l’excision ».

Selon Naky Sy Savané, une place de choix sera réservée à la sélection « Lagoonwood», un programme qui permet de mettre en évidence les productions des jeunes réalisateurs ivoiriens. Ce prix a été remporté par Felicia Kouakou avec son film « karité manne des savanes ».

Le grand prix des lagunes 2014 dénommé « Prix de la diversité culturelle » a été remporté par Hubert Laba Ndao.

Par Symphonie Mombohi

Source : All Africa

Deux professeurs font avorter un projet de mariage forcé d’une élève de 5ème à Dabakala #Côted’Ivoire


Dabakala – Deux professeurs du Lycée moderne de Dabakala ont annulé le mariage forcé d’une élève de la classe de Cinquième du collège Anacardier, ce dimanche à N’Gorla, un village situé à neuf kilomètres de la ville.

Suite à un contrôle effectué par les responsables de cet établissement, l’absence prolongée de l’élève Sidibé Djenebou, âgée de 13 ans, a été constatée.

Interrogés sur cette situation, des élèves venus du même village que la jeune fille élève avouent le projet de mariage.

Aussitôt informés, deux enseignants du Lycée moderne, en l’occurrence Soro Yacouba, professeur d’Allemand et Samagassi Abdoulaye, professeur d’EPS, se rendent dans le village. Après une rencontre avec le chef, une grande réunion avec la notabilité ainsi que les parents de la jeune fille a permis d’annuler le projet de mariage.

Les deux enseignants ont interpellé les villageois sur la nécessité de scolariser les jeunes filles. Ils ont profité de cette occasion pour expliquer aux populations le programme d’école obligatoire de six à 16 ans institué par le Gouvernement, insistant sur les sanctions auxquelles les parents réfractaires s’exposent.

(AIP)

Source : News Abidjan.net

La Forêt Sacrée, un film de Camille SARRET


La Forêt Sacrée, Réalisatrice Camille SARRET, Une production Vivement Lundi !

La Forêt Sacrée, Réalisatrice Camille SARRET, Une production Vivement Lundi !

Réalisé par Camille Sarret, Côte d’Ivoire, 2015, 52 min

Martha Diomandé a été excisée à l’âge de 8 ans dans la « forêt sacrée ». Fille et petite-fille d’exciseuses, elle a hérité du pouvoir de ses aïeules et aurait dû naturellement reprendre le couteau. Mais elle a décidé d’en prendre le contre-pied, s’engageant dans un combat pour convaincre les femmes de son village natal de Côte d’Ivoire d’abandonner cette pratique. Un combat politique et social, mais aussi intime et familial.

En racontant l’histoire et le combat de Martha, « La Forêt sacrée » s’efforce de dépasser la vision parfois réductrice que le spectateur européen peut avoir de l’excision, pour lui permettre d’appréhender toute la complexité de cette pratique rituelle et de mieux comprendre pourquoi il est si difficile pour les communautés qui perpétuent cette tradition d’y renoncer.

Originaire de Rennes et diplômée de Sciences Po Lille et de l’École Supérieure de Journalisme de Lille en 2003, Camille Sarret a débuté dans les stations de Radio France implantées dans le Grand Ouest, avant de travailler en presse écrite, notamment pour Ouest France, La Nouvelle République du Centre Ouest, La Dépêche du Midi et le Nouvel Obs. Depuis 2009, elle collabore régulièrement à la rédaction – web et télévision – de TV5MONDE.

Camille Sarret est spécialiste des questions de genre/droits des femmes. Dans Le Monde diplomatique de janvier 2011, elle a publié un article analysant le « Renouveau du féminisme au Sud ». Dans les journaux télévisés de TV5MONDE, elle a présenté en 2011-2012 une chronique hebdomadaire sur l’actualité des femmes dans le monde et a animé le site Terriennes de TV5MONDE dédié à la condition féminine.

Elle a, par ailleurs, réalisé un documentaire radiophonique de 27 minutes sur comment les hommes vivent l’IVG, diffusé sur France Culture dans l’émission « Les Pieds sur Terre » du 6 décembre 2012.

Dans le prolongement de cette thématique féminine, La Forêt sacrée est son premier film.

Il est sélectionné par le 15ème Festival Lumières d’Afrique, à Besançon, du 7 au 15 novembre 2015.

Plus d’infos : Les films en compétition « La Forêt Sacrée »

La bande-annonce : La Forêt Sacrée

Dix ex-exciseuses s’engagent à lutter contre les mutilations sexuelles féminines #Côte d’Ivoire


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Yamoussoukro – Dix ex-exciseuses de Yamoussoukro se sont engagées, jeudi, à accompagner le ministère de la solidarité, de la famille, de la femme et de l’enfant dans la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF).

L’engagement a été pris solennellement par Mme Fatoumata Coulibaly, au nom de ses camarades, devant la ministre de la solidarité, de la famille, de la femme et de l’enfant (MSFFE), Anne Désirée Ouloto, jeudi, lors de la cérémonie de clôture du troisième congrès de la société de gynécologie et d’obstétrique de Côte d’Ivoire (SOGOCI) à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamousoukro.

Elle a indiqué que l’excision est « un héritage familial » qui s’est transformé en « métier » permettant à chaque femme exciseuse de gagner 1500 F CFA par excision. Elle a indiqué qu’après leur désengagement elles ont perdu leur statut, le respect de la communauté et tout prestige.

« Malgré cela, nous ne regrettons pas d’avoir cessé le métier d’exciseuse », a fait savoir Fatoumata Coulibaly qui a sollicité le soutien du ministère et plaidé pour la prise en charge médicale d’une dame excisée et âgée de 30 ans et qui n’a jamais voulu d’homme parce que souffrant de fortes douleurs.

Anne Désirée Ouloto a salué le courage des des dix ex-exciseuses de Yamoussoukro pour leur choix désormais aux côtés de son ministère pour préserver la santé et la vie des femmes, leur conseillant de demeurer ferme dans leur engagement pour ne pas fléchir.

Elle a répondu favorablement à la prise en charge de la jeune dame souffrant des conséquences de l’excision et promis un fonds de 300 000 FCFA à 500 000 F CFA pour accompagner chaque ex-exciseuse dans des activités génératrices de revenus.

Source : AIP – Abidjan.net

La belle idée d’Adeline contre l’excision – Le GAMS, dans Le Parisien du Jour


Comment convaincre des exciseuses d’arrêter de mutiler des fillettes en Afrique ? Leur proposer un métier. C’est ce que fait une jeune entrepreneuse qui promeut aujourd’hui son projet à Paris.

La belle idée d'Adeline contre l'excision
Paris (XXe), hier. Adeline Faure propose des vêtements mélangeant matières occidentales et africaines (à g., un manteau bleu canard ; à dr., une saharienne). Avec l’association de lutte contre l’excision Acza, elle va envoyer des machines à coudre en Côte d’Ivoire et apprendre un nouveau métier à des exciseuses avant — qui sait ? — d’employer certaines d’entre elles pour ses créations. (LP/Ph. Lavieille.) (DR.)

Maîtriser une machine à coudre. Couper droit un tissu. Savoir réaliser la bonne retouche. Dans le nord de la Côte d’Ivoire, elles sont des dizaines à être actuellement formées à leur nouveau métier de couturière. Une étonnante reconversion pour ces femmes qui, il y a peu de temps encore, pratiquaient.

.. l’excision. Et qui, demain, deviendront peut-être des futurs talents de la mode, sous la houlette d’Adeline Faure, à l’origine de cet incroyable projet, qui participe depuis hier à l’événement organisé à la mairie du XXe arrondissement de Paris autour de l’exposition « Excision, ma façon de dire non ! »*

Dans l’atelier lumineux de cette jeune entrepreneuse de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), les grosses bobines de fil copinent avec les stocks de tissus ensoleillés. Il y a deux ans, Adeline Faure installait là son entreprise de mode, élégant métissage de matières occidentales et africaines. C’est sur le continent noir, où elle a passé plusieurs mois une fois son BTS (spécialité tailleur) en poche, que la chef d’entreprise de 29 ans puise son inspiration pour confectionner capelines, manteaux et robes chics.

C’est là aussi qu’elle a décidé de créer une activité d’un genre nouveau, entre humanitaire et business. « L’excision est un rituel pratiqué par les femmes. C’est un métier pour elles : les exciseuses sont payées et font vivre des familles, voire des villages entiers, avec cet argent. Aller sur place et dire que c’est mal n’est pas suffisant et ne prend pas en compte cette dimension économique. Mon idée est de leur proposer une nouvelle activité, plus rémunératrice, plus valorisante pour elles, aussi », explique Adeline Faure.

Avec l’association de lutte contre l’excision Acza, elle s’apprête à envoyer en Côte d’Ivoire — où cette tradition qui consiste à mutiler une partie des organes génitaux des fillettes reste ancrée — un lot de seize machines à coudre. « La prochaine étape est de leur apprendre à réaliser et à suivre des patrons. Bref, d’en faire de vraies pros de la mode », reprend Adeline Faure, qui a déjà prévu la suite : intégrer à ses propres créations les modèles réalisés par ces anciennes exciseuses et les proposer à la vente dans son atelier malouin et sur Internet (www.entredeuxrives-afc.com). Sur ses grandes étagères, la profusion de livres lui permet de continuer à s’imprégner des codes de l’Afrique de l’Ouest, déjà bien familiers. « J’ai grandi au son des récits d’aventure de mes aïeux », confesse cette arrière-petite-fille de pasteurs missionnaires au Gabon et au Togo, dont l’un d’eux fut collaborateur du célèbre professeur Albert Schweitzer.

« On est dans une relation équilibrée. Elles m’apportent leur savoir-faire, leurs matières légères. Et moi, je leur propose une reconversion pérenne », résume l’énergique brunette, qui a eu le culot de solliciter toutes les ministres du gouvernement pour l’aider à promouvoir son projet en portant une de ses créations. Isabelle Gillette-Faye, la directrice du Gams, le Groupe d’abolition des mutilations sexuelles, s’enthousiasme : « C’est une véritable émancipation pour ces femmes. Elles ont là un nouvel outil de travail qui leur permet d’abandonner le couteau. »

* « Excision, ma façon de dire non ! », de 9 heures à 18 heures à la mairie du XX e arrondissement de Paris

Source : Article de Florence Méréo, http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/la-belle-idee-d-adeline-contre-l-excision-02-12-2014-4340275.php

Le lévirat – « les veuves font partie de l’héritage » #Cote d’Ivoire


Prendre pour nouvelle épouse la femme d’un frère défunt afin d’assurer la continuité du lignage. Cette pratique appelée lévirat, bien qu’en forte régression dans les villes, a toujours la peau dure en milieu rural en Côte d’Ivoire. Pire, elle a aussi contribué à la propagation du Vih/Sida dans les zones où cette pratique se déroule toujours.

Yao Aya, la quarantaine révolue, vivait dans un des nombreux campements de la localité de Sassandra avec son mari et leurs quatre enfants. Le couple exploitait une plantation de cacao qu’ils ont créée pendant les années 1990. Suite à une courte maladie, son mari décède. Le corps de Kouamé Yao est transféré à Kongossou, son village natal dans la sous-préfecture de Dimbokro pour l’enterrement. Après les funérailles, la famille se réunit, comme il est de coutume, pour désigner la personne qui aura à gérer les biens du défunt et ses enfants dont l’aîné a 12 ans et est en classe de 6ème au lycée moderne de Dimbokro.

C’est le jeune frère du défunt, Kouamé Kouakou, qui est désigné par le conseil de famille  pour veiller sur les biens de son aîné avec qui, il vivait à Sassandra. Le jeune homme vient juste d’avoir ses 30 ans ce mois de mars 2010. En plus des charges à lui confier, il accepte de prendre comme épouse la femme de son grand frère…qui pourtant l’a vu grandir. « J’ai accepté ce mariage traditionnel pour rester auprès de mes enfants afin qu’ils tirent véritablement profit des biens de leur père », indique Yao Aya. Deux ans plus tard, le cercle familial s’agrandit avec la naissance d’un nouveau bébé.

Koffi Amoin avait 26 ans quand son mari décédait en février 2010. Elle a refusé de prendre en secondes noces, le neveu de son mari qui lui a été proposé. Elle a payé très cher ce refus que sa belle famille a considéré comme un affront. Ainsi que sa propre famille. « Dans cette bataille, je n’ai même pas reçu le soutien de ma propre famille. J’ai été abandonnée par tous », explique la veuve.

En effet, Koffi Amoin, n’a bénéficié d’aucuns biens de son mari. Et pourtant, elle a aidé ce dernier à réaliser une plantation d’hévéa dans la région de Daoukro, qui justement est rentré en production depuis deux ans avant la mort de son époux.

Pis, elle a été priée de quitter la cour familiale. Ses enfants, eux, ont été donnés aux différents membres de la famille de son défunt mari. Même le dernier d’un an qui n’a pas encore été totalement sevré du lait maternel. « Quand j’ai voulu rejoindre mes parents. Notre chef de famille m’a fait comprendre très clairement que je n’étais plus la bienvenue », explique-t-elle en larmes.

Sandaogo Yamdolé, 45 ans, originaire du Burkina Faso, précisément de Koupéla dans la province du Kuritentaga, à la mort de son mari, selon la tradition, devrait prendre pour époux l’un des premiers fils de son mari, qui avait 10 ans de moins qu’elle.

Celle-ci refuse catégoriquement ce mariage qu’elle juge contre nature. Alors que ses coépouses ont accepté les leurs. En tout cas, la communauté villageoise n’a pas accepté la réponse de la femme. Face à cette situation jugée inacceptable, Sandaogo Yamdolé sera copieusement battue par ses propres parents avant de lui demander de revenir sur sa décision. La dame maintient sa position. Elle sera une fois de plus agressée physiquement et excommuniée du village.

Elle quitte alors son village natal pour Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso pour trouver refuge chez l’un de ses cousins qui enseigne dans un établissement secondaire de Ouagadougou. Celui-ci lui fait savoir qu’il a la même position que la communauté villageoise et qu’il ne peut la garder pour essuyer la foudre de celle-ci.

Il lui donne un peu d’argent pour qu’il rejoigne l’un de ses frères, planteur de cacao à Tiassalé (Côte d’Ivoire). Ainsi depuis quelques années, elle vit chez son jeune frère sans soucis. Sauf qu’une fois en Côte d’Ivoire et constamment malade, elle se rend à l’hôpital. C’est là qu’elle découvre qu’elle est séropositive.

« C’est en ce moment que j’ai compris de quoi notre mari était décédé. Si j’avais accepté d’épouser le fils à mon défunt mari, je l’aurai contaminé ainsi que ses femmes. Il en avait déjà 2 », révèle-t-elle. Avant de souligner qu’elle est sous traitement antirétroviral et attend aujourd’hui un enfant de son nouveau mari, quelqu’un de son choix.

Comment comprendre cette pratique ‘’dite rétrograde’’ consistant à marier une veuve avec un frère ou fils de son défunt mari afin d’assurer la continuité du lignage ?

Il faut se tourner du côté des sociologues pour avoir un début de compréhension. Selon les sociologues, cette pratique, souvent forcée et combinée avec la polygamie, est encore pratiquée dans certains pays africains. Le Bénin l’a interdit en même temps que la polygamie le 17 juin 2004. Elle est encore pratiquée dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest, dont le Burkina Faso ou le Togo. Elle existe également dans certaines communautés du Tchad.

Ce type de remariage est dénoncé comme étant une pratique rétrograde, limitant les droits des femmes. Cette politique maintient l’idée qu’« une veuve fasse partie de l’héritage ».

Certains auteurs font remarquer que la pratique du lévirat est la seule mesure de protection sociale dont bénéficient les veuves dans ces pays, et qu’il n’est pas forcément bienvenu de lutter contre cette pratique sans en remplacer l’aspect social et humanitaire.

Selon la sociologue burkinabé, chargée de recherche au Cnrst/Inss, Dr Kaboré Madeleine, les modes de transmission de l’héritage dans les sociétés qui pratiquent le lévirat peut inclure l’aspect humain en ce sens que les veuves font partie de l’héritage.

Ainsi le mariage, selon la logique coutumière, est une affaire lignagère. En effet, cette institution est l’alliance sacrée entre deux familles de lignage différent par l’intermédiaire d’un homme et d’une femme mus par des droits et des devoirs réciproques. « Ce procédé engageant deux groupes sociaux, implique tous les membres de la communauté qui, dans les normes, assurent une responsabilité collective », explique la sociologue.

Ainsi, cette stratégie d’extension du groupe familial par les divers mariages ou remariages confiés au plus ‘’vieux” de la communauté villageoise, oblige les bénéficiaires à respecter sans conditions, les exigences des coutumes en matière d’alliance.

Conséquences du refus du lévirat

Selon la coutume, la maladie qui a tué le mari est sans importance. Ce qui importe, en revanche, c’est que l’épouse soit ‘’nettoyée’’ [par le remariage] et qu’elle puisse ainsi s’intégrer facilement au reste de la communauté.

Conséquence, des femmes dont les maris sont décédés de maladies infectieuses graves, telles que le Vih/Sida vont se remarier avec d’autres personnes de la même famille. Ce qui va contribuer à prolonger la chaîne de contamination de la pandémie.

« Lors d’une consultation prénatale de mon dernier fils qui aujourd’hui a 6 ans, j’ai découvert que j’étais séropositive. Je n’ai pas informé mon mari qui est décédé juste après la naissance de notre fils. Ainsi me sachant séropositive, j’ai refusé le frère de mon mari qu’on a voulu me donner en remariage », commente Goueu Delphine, une jeune femme originaire de Danané dans l’ouest ivoirien.

Même les veuves qui sont dans un état de santé normal et qui refusent le lévirat, doivent recourir à la prostitution pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

C’est le cas d’Augustine. G, une femme nigériane de 40 ans, de l’ethnie Igbo. Elle exerce le plus vieux métier du monde à Abidjan-Adjamé. Lieu où elle s’est installée, il y a une dizaine d’années. « Mon mari était un riche homme d’affaires à Lagos au Nigeria. Il était tout pour moi. Je n’avais rien appris comme métier et je ne suis pas non plus allée à l’école. A sa mort, il m’a été demandé de prendre son cousin en remariage. Après mon refus, je me suis retrouvée à la rue avec les quatre enfants », explique Augustine G.

Aujourd’hui, c’est la prostitution qui lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants qui sont restés avec sa mère, une sexagénaire, au pays.

Augustine G. affirme qu’elle a quitté son pays parce qu’elle ne se sentait plus en sécurité. Elle faisait l’objet de menaces de la part de certains membres de la famille de son défunt mari. On lui reprochait d’avoir porté plainte à la justice pour espérer bénéficier des biens de son mari qui lui revenaient de droit ainsi qu’à ses enfants.

« Quand vous allez en justice, la police, la magistrature et la famille du défunt et quelques fois des membres de votre propre famille sont contre vous. De sorte que vous devez rentrer chez vous, dans le même environnement. Il faut des années et beaucoup d’argent pour faire entendre sa cause devant les tribunaux », soutient-elle.

Et pourtant, nombre de pays africain où se pratique encore le lévirat, ont signé de nombreux traités internationaux protégeant les droits des femmes et des mineurs, y compris plusieurs conventions et pactes des Nations Unies (Convention relative aux droits de l’enfant, Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, Pacte international relatif aux droits civils et politiques, Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw), Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale) ; ainsi que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (Center for reproductive rights 2003, 78; Omct et Cleen juin 2004, 4).

En fait, comme la pratique est en nette régression, les organisations nationales féminines de lutte contre les droits de la femme n’accordent pas une très grande priorité à la lutte contre la pratique du lévirat.

Théodore Kouadio

koudore@fratmat.info

Source : http://www.fratmat.info/focus/enquete/item/395-le-l%C3%A9virat-la-pratique-toujours-en-cours-en-milieu-rural

Quatre personnes condamnées pour pratique d’excision à Danané #Côte d’Ivoire


Danané, Deux dames et deux hommes, Doumbia Mariam, Diané Kadidiatou, Tiémoko Koné et Koné Moussa ont été condamnés jeudi par le tribunal de Danané (région de Tonkpi) à six mois de prison ferme avec une amende de 30 000 FCFA chacun, pour pratique d’excision dans le village de Zéalé.

Ces derniers ont fait exciser, le 20 février, la petite Koné Assiatou, trois ans, Madoussou Diomandé, quatre ans* et Koné Naférima, 19 ans*, par une exciseuse portant le prénom Adja, venue de la Guinée. Les mis en cause ont dit suivre la coutume en posant cet acte.

Tiémoko Koné et Koné Moussa ont été consentant pour l’excision de leurs filles tandis que Doumbia Mariam l’a fait à l’insu de son époux à qui elle devra verser la somme 300 000 FCFA pour réparation de dommages et intérêt.

Quant au chef du village de Zéalé et son secrétaire qui auraient autorisé la pratique de l’excision en 2005, ils seront entendus pour avoir reçu dans leur localité l’exciseuse Adja.

(AIP)
eb/en/cmas

* Gras, souligné par l’auteure du Post

Source http://news.abidjan.net/h/453138.html Via @bidj@n.net

Les Miss Cédéao militent contre l’excision


« Quinze nymphes revêtent leur bandeau de reine de beauté pour une cause noble.

Toutes issues de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), les belles effectueront un voyage à Abidjan en Côte d’Ivoire le 1er décembre prochain pour interpeller les populations africaines sur les dégâts et les dangers liés aux mutilations génitales féminines.

Le défilé se déroulera au Palais des Congrès de l’hôtel Ivoire, en présence de l’un des plus grands experts en chirurgie réparatrice féminine, le Dr. Pierre Foldès, 60 ans, qui a inventé la première méthode chirurgicale pour réparer les dommages liés à l’excision, rapporte L’Intelligent Abidjan.

La cérémonie de la 16e édition de Miss Cédéao sera placé sera placée sous le thème de la«Sensibilisation contre les mutilations génitales de la jeune fille en Afrique de l’Ouest», a  informé le président du comité d’organisation, Victor Yapobi Jean Michel, qui estime que les mutilations faites aux femmes sont un fléau d’un autre âge.

Une initiative qui traduit la volonté du comité de «donner un coup de pouce à la lutte contre ce fléau qui touche l’intégrité physique de la jeune fille», a précisé son président.

Miss Cédéao vise à récompenser la lauréate du prix spécial Félix Houphouët-Boigny pour l’intégration sous-régionale. Le trio élu d’ambassadrices de la beauté africaine empochera la rondelette somme de 10.000 dollars (environ 7.725 euros). »

Lu sur L’Intelligent Abidjan

Source http://www.slateafrique.com/97033/miss-cedeao-contre-excision-foldes